J'AI DE LA PERSONNALITÉ › Aleksei est quelqu'un de très volontaire, il veut bien faire et aider les autres, mais il est assez maladroit et n'arrive pas toujours à réaliser ce qu'il veut -quand il ne provoque pas de catastrophes. Il a du cœur à revendre et n'hésite jamais à rendre service quand il peut. Il est très sensible et ne peut pas s'empêcher de se mêler de ce qui ne le regarde pas dans le but d'aider son prochain, même si ça peut lui rapporter des ennuis. Très crédule, si on lui raconte un mensonge pour obtenir son aide, il ne sera absolument pas difficile de le mener en bateau.
Il manque de courage pour faire face à certaines à certaines situations, notamment lorsqu'il craint de décevoir une personne à laquelle il tient, préférant mentir plutôt que de risquer de la perdre, même s'il se sent coupable plus tard. Cependant, si un membre de sa famille ou un ami a besoin de lui, il sera toujours là pour lui.
Très impulsif, Aleksei ne connaît pas le proverbe qui dit qu'il vaut mieux tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, et sa rapidité à dire ce qu'il pense et à agir sans réfléchir lui a déjà valu des problèmes.
Il est superstitieux Il adore les enfants Son pêché mignon, ce sont les choux à la crème, parce qu'il adore la crème pâtissière Il aime raconter des histoires à ses frères et sœur le soir Il est passablement gourmand, pour ne pas dire terriblement Il n'aime pas trop la chaleur il n'aime pas non plus la violence et les prises de têtes il est très tactile et adore les câlins Il a beaucoup de mal à dire non.

Aleksei est le premier d'une famille de sept enfants. Il fut conçu le jour même du mariage de ses parents, aussi fut-il fêté comme un roi lorsqu'il naquit : pour les Ivanovski, qui croyaient dur comme fer aux traditions, avoir un garçon en premier né était signe de bonne fortune, en plus d'être sûr d'avoir un héritier fiable. Lorsqu'il pointa le bout de son nez, un beau jour de mai, l’aîné de la famille reçu tout un déluge de compliments et de câlins, ce qui, selon le reste de la famille, est sûrement la cause du fait qu'il soit si tactile.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l’aîné était un bébé excessivement curieux. Avant même de savoir marcher, il se traînait sur les fesses pour voir tout ce qui se passait autour de lui, et qu'il provoquait des catastrophes sur son passage. Il n'était pas rare qu'il entraîne une nappe et toute la vaisselle qu'il y avait dessus dans ses explorations d'une pièce, ou encore qu'il fasse tomber une étagère en voulant savoir ce qu'il y avait tout en haut. Pourtant, malgré sa maladresse, c'était un petit garçon adorable qui adorait les nounours au point de prendre en otage tous ceux qu'il pouvait atteindre.

Mais personne ne lui en voulait jamais. A cette époque, la famille n'était pas encore bien grande, et étant le seul enfant de la maison pour cinq adultes, Merlin sait qu'il était chouchouté. Pas très riches, les Ivanovski se plaisaient à lui acheter ce qu'ils pouvaient aux colporteurs qui venaient jusqu'à leur lointain village du fond de la Russie. Une sucette originale, une nouvelle peluche, des crayons de couleurs... Dès qu'ils pouvaient, ils lui faisaient plaisir. A deux donc, Aleksei était un bambin plein de vie, qui aimait sourire, courir et faire des câlins.

Quand il apprit qu'il allait devenir grand frère, il ne comprit pas tout de suite ce que ça signifiait, mais en voyant le ventre de sa maman s'arrondir et l'ambiance joyeuse de la maison, il ne put que partager l'allégresse familiale. C'est ainsi qu'il se retrouva nez à nez avec son petit frère, quelques mois plus tard. C'est en voyant le nourrisson qu'il décida que plus tard, il serait Papa, car pour lui, c'était un métier à part entière. Il ne comprit que plusieurs années après qu'être « papa » n'avait rien d'un travail.

Aleksei -surnommé Lyohka par sa famille- était captivé par le bébé. Il le regardait dormir et manger, et il s'amusait à le faire rire, c'était plus drôle que de jouer tout seul. Il adorait son petit frère et passait son temps collé à lui.

Ce fut avec la naissance de sa petite sœur que les Ivanovski commencèrent à cesser de gâter leurs enfants. Ils commençaient à devenir nombreux, et ils ne gagnaient pas assez d'argent pour se permettre de leur offrir des cadeaux à tout va, même si ce n'était pas l'envie qui leur manquait. Mais ça n'empêchait pas la famille de vivre heureuse, car les parents faisaient attention à ce que leur progéniture n'ai pas conscience des problèmes qui commençaient à venir.

Pourtant, les véritables problèmes n'arrivèrent qu'aux cinq ans d'Aleksei. Un petit groupe d'étrangers s'établirent au village, et les habitants leur firent la fête : il fallait dire que dans cette région perdue, les nouveaux venus étaient très rares. Grand mal leur pris, car les étrangers décidèrent de s'installer durablement. Il s'agissait d'êtres cupides et ambitieux, qui n'avaient jamais assez et qui, contrairement aux autres habitants, ne se satisfaisaient pas de ce qu'ils avaient. Ils commencèrent donc à piller le village, obligeant les gens à leur payer une taxe de plus en plus élevée.

Au départ, tout le monde refusa bien sûr. Ils avaient leur fierté ! Ils n'allaient pas se soumettre à des inconnus, eux qui étaient là depuis des générations. Mais dans un endroit comme celui-ci, où les écoles de magie sont bien loin, peu de gens apprennent à se servir correctement d'une baguette, et les étrangers étaient puissants : ils eurent tôt fait de remettre en place les résistants. Ainsi commença une longue période de privations et de dur travail pour les Ivanovski, comme pour le reste du village.

Aleksei avait alors six ans, et il comprit avec douleur que le vie, parfois, ce n'était pas si drôle que ça. Il aurait voulu aider, mais la seule qu'il pouvait faire était de ramasser de petites brindilles lorsqu'il accompagnait son père ramasser du bois pour le feu. Sa mère, qui accordait à son premier né une attention toute particulière, prenait toutefois soin de ne jamais le voir malheureux, ni lui, ni aucun de ses enfants. D'autant plu qu'en grandissant, l'aîné n'avait rien perdu de sa maladresse et apportait plus de catastrophes qu'autre chose en voulant aider. Cette propension à créer des ennuis lui faisait de la peine, lui qui était si empli de bonne volonté, mais chaque accident se soldait par le rire de son père qui lui assurait que ce n'était rien de grave. « Ce n'est pas grave, Lyohka, un vase ce n'est pas très utile, on n'en avait pas besoin » « Et alors si tu as mouillé le bois du feu ? Je vais aller en chercher du sec et il brûlera très bien » « Mais Loyhka, il n'y a pas de raisons de pleurer ! Allez viens là, ce n'est rien, ça se répare un tabouret... » Ce qui n'empêchait pas Aleksei de se sentir coupable chaque fois qu'il cassait quelque chose.

La famille s'agrandit avec l'arrivée de Gavriil, et il fallu se priver davantage. L'hiver qui suivit fut assez rude, et le premier né, qui cédait souvent la moitié à sa sœur qui le lui demandait avec des yeux suppliants, se retrouva malade car trop affaibli. Avec un garçon malade et un nourrisson de quatre mois, les Ivanovski craignaient que cet hiver ne soit le dernier pour l'un des deux. L'état d'Aleksei se dégradait de jours en jours, l'enfant se levant toujours en cachette pour aller veiller sur ses frères et sa sœur. Il voulait être sûr qu'ils allaient bien, sans compter qu'il se sentait seul, toute la journée allongé dans son lit, près de la cheminé, avec pour seule compagnie le vieux Sacha qui lui racontait des histoires en oubliant des mots.

Finalement, il n'arriva même plus à se lever et la fièvre commença à le faire délirer. Le pauvre enfant oscillait entre la vie et la mort et ses parents n'avaient plus trop d'espoir. Sa mère priait Merlin jour et nuit pour que son fils lui soit rendu, quand, deux long mois après le début de la maladie, la fièvre se lit à baisser, et peu à peu, Aleksei se remit à vivre, pour le plus grand soulagement de la famille.


Cet incident ne fit que rendre ses parents encore plus protecteur vis-à-vis du plus âgé. Ce n'était pas qu'ils le surveillaient sans arrêt ou qu'ils lui interdisaient de sortir, non, il était aussi libre que ses frères et sœurs, seulement, on ne l'obligeait à rien et c'était celui qui était le plus cajolé. Les autres n'étaient pas jaloux, car ce favoritisme ne se faisait pas trop ressentir non plus, à par pour Anna, la seule fille, qui voyait d'un mauvais œil les marques d'affection qu'il recevait.

Lyohka, lui, préférait se faire discret parce qu'il ne désirait pas spécialement attirer l'attention sur lui, et continuait à s'occuper de ses frères -moins de sa sœur car elle avait entreprit de l'éviter, à la grande tristesse de son frère.

Plus tard, les étrangers furent retrouvés morts, et même si leur assassinat -il était évident que c'en était un- demeura un mystère, personne ne s'en plaignit. L'ainé avait alors dix ans, et avait commencé, pour aider sa famille dans le besoin, à travailler comme assistant chez l'épicier du village. Dix ans ça pouvait sembler jeune, mais là-bas, dès qu'on en avait l'âge, on allait bosser. C'était comme ça, et Aleksei ne voulu pas échapper à la règle, même si son père lui avait assuré qu'il ne lui en voudrait pas s'il refusait.


Le petit garçon souffrait toujours d’être si maladroit. Au village, on le surnommait « le balourd » et les autres enfants ne voulaient pas l'approcher en disant qu'il apportait le malheur. C'était l'âge où on se moque des autres pour rien, mais Loyhka, à cet époque, ne pouvait s'empêcher de se sentir plus bas que terre à chaque mot méchant. C'est un jour où il était rentré après s'être fait suivre par des gamins qui le traitaient de maladroit où il trouva sa passion. Il s'était blotti dans les bras de son grand-père pour trouver du réconfort quand ce dernier lui proposa de cuisiner pour oublier ça. D'habitude c'était toujours sa mère qui le faisait, mais là, elle était sortie. Pour Aleksei, ce fut une vraie révélation. Il serait cuisinier, quoi qu'il en coûte. Mélanger, associer des saveurs, créer de toutes pièces un repas dont on peut être fier et qui peut nourrir des gens, voilà ce qui lui plaisait vraiment. Ce jour là, la cuisine lui avait remonté le moral, et il voulait que ses plats réconforte ceux qui, comme lui, en aurait besoin.

Malheureusement, il n'y avait pas besoin de cuisinier dans leur village, et il n'avait pas assez d'argent pour aller s'installer en ville -ni le courage de se séparer de sa famille d'ailleurs. Pour lui, sa famille c'était toute sa vie. Jamais il ne pourrait se résoudre à s'en éloigner...

Les Ivanovski, pour qui les liens familiaux et la solidarité étaient très important, étaient pourtant résolus à ce qu'il soit heureux. Il lui cherchèrent donc une place de cuisiner avec toute l'ardeur qu'ils purent, mais il n'y avait aucun restaurant dans les environs. Ils habitaient une contrée éloignée de tout, et Aleksei dû se résoudre à abandonner son rêve. Jusqu'au jour où Gavriil, son frère cadet, se fit mordre par un loup-garou.


A cette époque, il était amoureux d'une fille, une jolie fille avec de grands yeux bleus, qui était différente des autres. Elle était compréhensive et douce, et tous les deux s'aimaient tendrement. Elle fut son premier amour, et comme tous les premiers amours, elle fut très importante pour lui. Pourtant, la transformation de son frère en lycanthrope changea bien des choses... Pour Lyohka, ça ne faisait pas grande différence. Quand il avait vu son frère allongé sur le lit, couvert de sang et le teint pâle, il avait cru mourir. Gavriil, son Gavriil était là et il n'avait rien pu faire pour l'aider ! Et même après sa guérison, il ne pouvait qu'assister, impuissant, à chacune de ses transformation, comme tout le reste de la famille qui dormait mal toutes les nuits de pleine lune.

Dans un petit village comme ça, tout se sait, et bientôt tout le monde se mit à éviter les Ivanovski, qui abritaient chez eux une créature démoniaque, comme ils le disaient. Aleksei détestait se battre, il avait toujours été pacifique, mais en ce temps là, il aurait voulu frapper tous ceux qui disaient du mal de sa famille. Il le fit d'ailleurs, une fois ou deux.

Du haut de ses 20 ans, il avait une belle carrure... Mais il n'avait pas l'expérience des combats et il rentra à chaque fois chez lui, le nez en sang et couvert de bleus. Chez lui, Gavriil avait beau lui répéter que ça n'en valait pas la peine, et son père avait beau lui affirmer qu'il n'avait pas à faire ça, au fond de lui, il souhaitait de toutes ses forces que les gens cessent de s'en prendre à eux, peu importe le moyen.

Il trouva même un jour sa petite-amie dans un groupe de jeune qui insultaient sa petite sœur Natasha, qui avait à peine dix ans. Furieux contre elle, il le demanda des explications, mais il n'eut pour toute réponse qu'un crachat dans la figure. Anéanti par ce qu'il pensait être la femme de sa vie, il passa quelques jours enfermé chez lui. Même Gavriil, qui était pourtant la cible de toutes ces railleries et ces méchancetés, semblait mois affecté que lui. Il se sentait vraiment pitoyable... Il ne parvenait même pas à garder la tête devant ses frères et sœurs.

Finalement, il fut décidé que Gavriil partirait à Londres. Aleksei ne partit pas avec, on lui avait demandé de rester pour veiller sur la famille le temps que son frère et ceux qui partaient s'installent dans la grande ville étrangère. Le temps d'attente parut plus long que le reste de sa vie à Lyohka. Il voulait partir lui aussi, loin de tout ça, et oublier les dernier événements.


Il finit par s'en aller lui aussi, avec un petit pincement au cœur à l'idée de laisser au pays de la famille qui n'avait pas voulu partir, et qu'il ne savait pas quand il reverrait. L'appartement à Londres était minable, mal isolé avec peu de meubles, mais pour Aleksei, il avait la douce du changement, et il l'adorait. Là-bas, il s'était mis à cuisiner tous les jours pour sa famille.

Il chercha du travail, mais il n'avait aucun diplôme, et eut beaucoup de mal à trouver quelque chose. Son père et ses frères l'aidèrent comme ils purent, et Aleksei avait si peur de les décevoir qu'il leur affirma avoir trouvé un emploi dans un restaurant comme cuisinier, et qu'il avait donc réalisé son rêve. Tout le monde se réjouit pour lui, sauf Gavriil, qui connaissait la vérité. L’aîné de la famille avait certes trouvé un emploi dans un restaurant, mais comme commis au poubelles, ou à la rigueur serveur quand le patron n'avait plus assez d'employés. Aleksei, qui ne savait pas dire non, était exploité mais était tout de même heureux lorsqu'il revenait tout fier, avec sa paye.

A 25 ans, il cru vivre un nouvelle histoire d'amour. Une autre fille qu'il avait rencontré dans la rue par hasard, et qu'il avait revu tout aussi par hasard. A force de parler, il était tombé amoureux et s'était dit qu'il pouvait sûrement avoir confiance dans cette fille. Malheureusement pour lui, la fille en question avait entendu dire qu'il faisait parti d'une famille de sang pur et s'attendait à ce qu'il soit riche. Lorsqu'elle découvrit qu'il n'en était rien, elle le quitta sans plus de cérémonie, le laissant seul et désœuvré.

Dans ce monde où les gens crédule comme lui se font abuser de tous les côtés, Aleksei a du mal à ne pas se faire marcher sur les pieds. Pourtant, il continue de vouloir bien faire, même s'il enchaîne gaffe sur gaffe. Chaque soir en rentrant il passe du temps avec ses frères et sœur, surtout avec les deux derniers qu'il adore et qu'il trouve terriblement craquant. Il aime cuisiner pour sa famille, et se fait un devoir de préparer tous les repas pour eux.