J'AI DE LA PERSONNALITÉ › La première chose qu'il faut savoir à propos d'Ezéchiel, c'est qu'il fait preuve d'un égocentrisme démesuré. Les autres ? Il s'en fiche royalement. Il ne les voit même pas, c'est dire. Tout ce qui compte, c'est lui. Son bonheur, son plaisir, sa satisfaction à lui. Et si pour avoir tout cela, il doit piétiner ceux qui l'entoure, aucun problème. Quand il veut quelque chose, il ne s'arrêtera que lorsqu'il l'aura ! Et gare à ceux qui se mettront en travers de sa route... Parce qu'il n'a aucune pitié pour eux.
Ezéchiel n'aime pas spécialement parler de lui : il ne voit pas l'intérêt de partager ses goûts et sa personnalité avec des gens dont il se fiche éperdument.
Il y a quand même quelques rares exceptions, des gens auquel il tient beaucoup et avec qui il change du tout au tout. Quand on perce le masque froid et arrogant, on peut trouver un ami très fidèle, qui prend les amitiés très au sérieux et qui serait près à tout pour eux. Il considère que s'en prendre à une personne qui lui est chère, c'est s'en prendre à lui, alors gare à ceux qui le font...

Les parents d'Ézéchiel, deux aristocrates mariés très tôt qui prônaient la suprématie des sangs purs, firent de lui un fils unique bien trop arrogant pour son propre bien. Né en plein mois de Janvier, il passa la première année de sa vie à mettre ses parents au pas. Bébé insupportable qui pleurait sans arrêt juste pour le plaisir d'embêter les autres -selon son propre père qui ne rêvait que d'une nuit de sommeil entière- il grandit élevé dans les traditions sorcières que lui inculquaient ses parents. Mais Ézéchiel, lui, préférait largement aller jouer avec les amis de son âge qu'écouter ce que lui apprenaient ses géniteurs. Il adorait particulièrement jouer à l'empereur, surtout lorsque ses esclaves lui apportaient des cadeaux ou quand il trouvait un prétexte pour les punir. Étrangement, les mères commencèrent à se plaindre de lui et à ne plus amener leurs enfants chez les Crowford. Même lors des réunions, ceux de son âge ne pouvaient s'empêcher de trembler lorsqu'ils le voyaient arriver. En effet, dès ses 7 ans, Ézéchiel était un véritable tyran et ne semblait pas disposé à changer de si tôt. En fait, il prenait un malin plaisir à voir les autres fuir devant lui. Au moins, on le laissait tranquille et il n'était pas obligé de supporter ses pseudos amis bruyants et idiots.... Car ce petit garçon avait déjà une très haute estime de lui-même, et ça ne s'arrangea pas en grandissant. D'un côté, il ne faisait que profiter du charme insolent et de l'intelligence brillante dont la nature l'avait affublé.
Lorsqu'il partit pour Poudlard, il fut envoyé à Serpentard avant même qu'il ait eu le temps d'esquisser un sourire victorieux, car il était doté d'un ego démesurée. Il mit rapidement les élèves de sa maison à ses pieds, et, même s'il s'était attiré bon nombre d'ennemis, il ne fut jamais inquiété par quiconque, ses opposants subissant de mystérieux accidents dès qu'ils le provoquaient. Il collectionnait les conquêtes d'une nuit, filles ou garçons (à vrai dire, tant qu'il pouvait se soulager, le sexe de la personne en face lui importait peu). Son petit plaisir de l'époque était d'amadouer les professeurs. Certains l'avaient cernés directement et n'étaient jamais rentrés dans son jeu de « je suis un élève modèle et innocent qui ne fait jamais de coup en douce », mais d'autres se faisaient un devoir de prendre sa défense quand on l'accusait d'avoir malmené un élève plus jeune. En fait, il adorait les voir se disputer à son sujet. D'ailleurs, en règle générale, il adorait voir les gens se disputer tout court.
En sixième année, il arriva au jeune homme une chose que personne n'aurait cru possible -personne pas même lui : il tomba amoureux. Bien sûr, il tint l'information secrète. Il n'avait pas envie d'ébruiter l'affaire, c'était déjà assez gênant comme ça. Seule sa meilleure amie, Améthyste, qui avait deviné, le savait. Malheureusement, Ézéchiel étant ce qu'il était, il refusa obstinément d'aller voir la personne qu'il aimait -après tout c'était un poufsouffle ! Tomber amoureux d'un poufsouffle, qu'y avait-il de plus honteux ?!
A sa sortie de Poudlard, il tenta de l'oublier -après tout, il n'allait pas rester amoureux toute sa vie !- mais il dû se rendre à l'évidence : lui, le grand, le tyrannique Ézéchiel Uriel Crowford, ne parvenait à se dépêtrer de ce sentiment. D'autant plus que le dit poufsouffle semblait s'être volatilisé dans la nature et il n'arrivait plus à le retrouver. Continuer à aimer sans pouvoir voir la personne ni même savoir où elle était avait de quoi rendre fou...
Il entra sans difficulté au ministère, dans la commission d'enregistrement des né-moldus. Étant donné que son père travaillait avec lui, il gravit rapidement les échelons, de sorte qu'il s'arrangeait pour ne venir à son travail que le strict minimum. Il occupait ses journées comme il pouvait, oscillant entre lecture, pratique de duels, tournée des bars et coucheries en tout genre, mais rien ne lui fit oublier son bel amoureux, qui finit par réapparaitre un beau jour -apparemment il avait été en France puis en Italie. Mais quand Ezé voulu aller lui déclarer son amour, il s'aperçu avec désespoir que son beau glacier était lui aussi amoureux... Et malheureusement pas de lui. Il se résigna donc à ne pas aller lui parler, mais n'arriva toujours pas à l'oublier.
Lors du fameux coup d'état, pour lui, les choses ne changèrent pas beaucoup, si ce n'est que le prestige de sa famille, qui soutenait et finançait le nouveau gouvernement, en sortit grandit. Et lui fut d'autant plus salué et respecté qu'il était capable, d'un claquement de doigt, d'attirer tous les ennuis possibles et imaginables sur la personne qui l'avait irrité...