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 Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste

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Morgan O. Clayne

Morgan O. Clayne
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MessageSujet: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeSam 9 Nov - 15:30

Assis à sa table habituelle, Morgan ne pouvait se résoudre à se lever. Pourtant il faudrait bien qu'il finisse par le faire, il le savait. Il devrait se mettre debout, ramener ses affaires dans son bureau, descendre les marches et quitter la bibliothèque. Mais ces gestes, qu'il effectuait pourtant tous les jours, lui semblaient soudain atrocement difficiles à faire. L'anodin se transformait en cauchemar... Parce que ce qui l'attendait n'avait justement rien d'anodin pour lui. Mais malgré cela, il devait partir. Plus qu'une obligation, c'était un besoin. S'il ne le faisait pas, il le regretterait. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il tergiversait, et son inaction lui faisait honte. Ce n'était pas parce qu'il appréhendait ce fameux moment où il allait agir qu'il devait rester terrer dans son quotidien paisible... Il n'était pas comme ça. Il prit une grande inspiration et se mit brusquement sur ses pieds. Oui, il ne pouvait pas rester comme ça, à se demander ce qu'il y avait de mieux à faire. Parce que la meilleure solution était évidente. Il avait déjà hésité trop longtemps.

Lorsqu'il franchit le seuil du bâtiment où il travaillait, il était déterminé à ne plus reculer. Pour elle, il pouvait bien le faire... Alors oui, il allait prendre son courage à deux mains et s'engager dans une des rues principales, là où une foule permanente bousculait quiconque se mettait en travers de son chemin à toute heure du jour voire même de la nuit. Il devrait même se rendre l'endroit qu'il avait pris soin d'éviter pendant les nombreuses semaines où il avait dû redécouvrir Londres, l'endroit éternellement emplit d'une activité incessante et où il s'était senti mal mes rares fois où il y était allé.
Le Chemin de Traverse, voilà quelle était sa destination, et savoir qu'il allait devoir traverser ce champs de bataille en plein milieu de la journée, là où tous les employés étaient de sortie pour aller se nourrir, le paniquait.

En temps normal, il ne se serait jamais approché de ce lieu. En temps normal, il serait tranquillement assis à la table du petit restaurant calme où il mangeait tous les midis, et il ne se soucierait pas de savoir s'il allait réussir à rester conscient dans une foule compacte et agitée. Malheureusement, aujourd'hui, tout était bien différent. Aujourd'hui, il devait à tout prix voir Améthyste. Cela faisait plus d'une semaine qu'elle n'était pas venue à la bibliothèque, et Morgan ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter de cette absence. Lui qui avait pris l'habitude de balayer la salle du regard pour être sûr de la voir arriver se sentait triste de n'apercevoir que des visages inconnus dans les visiteurs qu'il scrutait. Il l'attendait chaque jour, et chaque jour, sa présence dans le monument s'amenuisait. Il la sentait s'effacer doucement, qu'importe les efforts qu'il déployait pour retenir les souvenirs qu'il avait d'elle en train de lire, d'étudier un article ou de discuter avec lui. Non, les souvenirs ne suffisaient plus. Il voulait la voir. Voir son visage en train de sourire, sentir son odeur, la contempler simplement... Il en avait besoin.

Et puis, en plus de ça, il y avait aussi qu'il avait peur d'avoir fait quelque chose de mal. La dernière fois qu'il avait vu la jeune journaliste, elle était en train de dormir sur un livre qu'elle avait choisi un peu plus tôt. Il l'avait d'abord laissé somnoler, attendri par la vision, puis, la fermeture approchant, il s'était approché à contrecœur. Mais une fois arrivé près d'elle, il n'avait pu se résoudre à la réveiller et s'était installé près d'elle, posant sa tête sur ses bras pour l'observer. Elle avait l'air sereine comme ça... Il ne savait pas combien de temps exactement ils étaient restés ainsi, mais au bout d'un moment, elle avait fini par ouvrir les yeux. Il avait tout d'abord été gêné de l'avoir dérangé, puis ils avaient discuté, et avant de partir, Améthyste avait plongé ses yeux dans les siens et lui avait tendu le collier qu'elle portait autour de son cou en toutes circonstances. Elle n'en avait parlé qu'une fois, et n'en avait pas dit grand chose, mais il avait bien compris que ce bijoux avait une importance toute particulière pour elle. Il savait sans qu'elle l'aie exprimé à voix haute que pour elle, c'était toute sa famille qui se trouvait dans cet objet, et que le perdre l'aurait beaucoup peiné. Alors quand elle le lui avait tendu, il n'avait tout d'abord pas compris. Il ne pouvait pas accepter de le prendre.

Morgan, lui, ne connaissait pas sa famille. Pourtant même sans la connaître, il savait que c'était ce qu'il y avait de plus estimable et de plus nécessaire dans une vie. Il avait aussi parfaitement conscience que s'il en avait eu une, elle aurait signifié tout pour lui. Alors, quand Améthyste lui avait offert ses parents et tout l'amour qu'elle leur portait à travers ce collier, il n'avait pu se résoudre à la séparer d'un tel dont. C'était quelque chose qu'il ne méritait pas.
Il avait peut-être commis une erreur en refusant ce présent... Car depuis il n'avait plus recroisé le jeune fille. Pourtant il ne regrettait pas son geste. Il espérait juste qu'elle ne lui en voulait pas... Il avait voulu lui expliquer les raisons de son refus, mais elle était partie avant. Et puisqu'il l'avait laissé partir... Alors c'était à lui de revenir la chercher.

Ses réflexions l'avaient porté jusque devant l'avenue sorcière la plus connue. La vue des gens allant et venant dans tous les sens, créant d'immenses tourbillons désordonnés lui serra l'estomac et il sentit son cœur se ratatiner sur lui-même.
Depuis qu'il avait perdu la mémoire, la foule l'oppressait. Le paniquait même. Il n'arrivait pas marcher normalement au milieu d'un flot d'inconnus qui se déversait d'un bout à l'autre de la rue. Il se sentait balloté, secoué comme une vulgaire coquille de noix sur un torrent de montagne. Une coquille de noix qui n'avait pas sa place dans un environnement aussi hostile... Alors, emporté par le courant, il n'arrivait plus à respirer et finissait par manquer d'air. Dans ces moments là, soit il s'effondrait, soit il parvenait de justesse de à se raccrocher à un bord que la foule n'avait pas envahie et il tentait de s'extraire de cet océan de frénésie.

Il chassa ses souvenirs désagréable de ses pensée, puis inspira à fond et plongea dans les abysses de son cauchemar. Aussitôt, il fut bousculé par une dame enveloppée d'un manteau de fourrures qui lui enfonça l'un de ses nombreux sacs dans les côtes avant de le gratifier d'un regard courroucé. Il rebondit alors sur un gros bonhomme qui le repoussa d'un air agacé, et il fut bringuebalé ainsi sur plusieurs mètres.
Déjà Morgan commençait à suffoquer. Il avait l'impression de ne pas exister... D'ailleurs pour tous ces gens, il n'existait réellement pas. Personne ne le voyait. Il était transparent. S'il disparaissait à cet instant, aucun des passants ne s'en rendraient compte. Et pas seulement les passants. S'il venait à mourir qui le regretterait ? Il n'avait presque aucune connaissance qui serait touchée par sa disparition... Il était seul... Alors qu'il commençait à lâcher prise et que des petits noirs se mettaient à danser devant ses yeux, une image lui vint à l'esprit. C'était un souvenir d'Améthyste, assise en face de lui, qui lui souriait doucement. S'il disparaissait, qui serait là pour veiller sur elle ? Pour vérifier qu'elle prenait bien ses repas ? Pour la ramener chez elle lorsqu'elle était malade ? Il devait bien y avoir quelqu'un... Elle avait sûrement des connaissances et des amis qui prenaient soin d'elle... Mais il ne pouvait pas l'abandonner. Il voulait s'assurer qu'elle allait bien, voir de ses yeux qu'elle était heureuse. C'était une tâche qu'il ne pouvait ni ne souhaitait confier à personne d'autre que lui.

Non, pour elle, il n'avait pas le droit d'abandonner. Pour elle il devait avancer, remonter le courant et affronter la foule qui le poussait dans toutes les directions. Il entreprit d'avancer, évitant les gens qui couraient à moitié, qui piétinaient les chaussures qui avaient le malheur de se trouver sur leur chemin et qui donnaient de grands coup de coudes pour se dégager un passage. Morgan avait du mal à respirer, mais penser à sa journaliste, dont le bureau se rapprochait un peu plus à chaque pas, lui faisait garder la tête froide. Il ignora les bourdonnements incessants des conversations qui naissaient et s'éloignaient en permanence autour de lui et les échos des voix tonitruantes des vendeurs qui attiraient des clients pour se focaliser sur son but. Heureusement, le siège de La Gazette du Sorcier n'était pas très loin, et au bout de quelques temps, il en aperçut enfin la façade. Pourtant, il lui fallut encore de longues minutes de combat et d'effort pour atteindre la porte.
Il franchit le seuil avec l'impression d'avoir parcouru des centaines de kilomètres. Il était épuisé. Épuisé mais heureux. Il l'avait fait. Il avait réussi à se mêler à la foule et il était arrivé sans trop de problèmes.

Cependant il lui restait une dernière étape à effectuer avant de se retrouver face à sa bien-aimée. Et cette étape n'était pas la plus aisée... Il sentait que lorsqu'il rentrerait chez lui le soir, il serait plus qu'heureux et soulagé de retrouver son petit appartement tranquille et confortable... Mais maintenant qu'il était venu jusqu'ici, il n'allait repartir...
-Excusez-moi... Fit-il la gorge nouée à un employé qui passait par là. Où... Où pourrais-je trouver Améthyste Danton s'il-vous-plait ?
L'homme lui indiqua que le bureau de la journaliste travaillait sûrement dans son bureau au deuxième étage.

L'archiviste se dirigea donc vers les escaliers. Au fur et à mesure qu'il montait, il était assailli de questions et de doutes. Et si elle refusait de le voir ? Et si elle était partie manger ? Il avait supposé qu'elle sautait régulièrement ses repas et donc qu'elle serait présente à cette heure, mais s'il s'était trompé ? Il serait alors contraint de revenir... Ou de l'attendre... Et bien tant pis, il ferait ce qu'il fallait. Après tout, c'était lui qui voulait la voir, il devait donc prendre ses responsabilités.
Une fois arrivé au bon étage, il avança le long du couloir, tentant de ne pas faire attention aux coups d'œil intrigué des salariés qu'il croisait. Finalement, il arriva devant une porte semblable aux autres sur laquelle il était écrit « Améthyste Danton ».
Les mains moites, le souffle irrégulier et des frissons d'appréhensions dans le dos, Morgan ferma les yeux et frappa à la porte. A présent, il ne pouvait plus reculer...





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Améthyste P. Danton

Améthyste P. Danton
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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeMer 13 Nov - 17:41

Morgan... Encore et toujours Morgan ! Elle n'arrivait pas à se le sortir de la tête, et ça devenait vraiment handicapant. Elle voulait le voir, elle avait envie de le voir, désespérément, et elle se sentait stupide pour ça, surtout depuis leur dernière rencontre... Rien que de penser à ce qui c'était passé la dernière fois qu'elle avait mis les pieds à la bibliothèque, Améthyste se sentait déprimée et avait envie de pleurer. En désespoir de cause, elle laissa retomber sa tête sur son bureau, entre ses bras, et tenta, tant bien que mal, de chasser le beau brun de ses pensées...sans succès. À peine fermait-elle les yeux que son doux visage lui apparaissait, ses yeux qui semblaient remplis d'innocence et son sourire timide aux lèvres... L'imaginait ainsi faisait à la fois sourire la journaliste, tout en la rendant triste. Il n'y avait que Morgan pour faire naître en elle des sentiments aussi contradictoire. Pourquoi être amoureuse faisait-il si mal ? Non, en fait la question devrait être pourquoi fallait-il que son amour ne soit pas partagé ? Du moins, c'était ce qu'elle avait compris la dernière fois qu'elle l'avait vu...

Un peu plus d'une semaine plus tôt, elle s'était rendue à la bibliothèque après être sortie du journal et avait attrapé un livre pour s'occuper en attendant que l'archiviste ait terminé son travail. Malheureusement, elle avait eu une journée fatigante et, en plus de cela, elle avait passé une bonne partie de la nuit dehors, à fendre les cieux sous sa forme de chouette. Résultat des courses, elle ne fut pas surprise de s'endormir alors qu'elle venait à peine de commencer le livre qu'elle avait emprunté. Cependant, elle fut surprise de voir le visage de Morgan près d'elle quand elle ouvrit les yeux. La vision était si belle que, l'espace d'un instant, elle crut qu'elle était en train de rêver. Jamais elle ne l'avait vu ainsi, il avait, aux lèvres, un petit sourire tendre et une lueur, qu'elle n'arrivait pas à identifier, brillait dans ses yeux. Avant même qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive, un beaux sourire étira les lèvres de la journaliste tandis qu'elle se redressait face à un Morgan à présent gêné. À demi-consciente et réveillée, elle avait pensé que c'était une façon plus qu'agréable de sortir du sommeil et qu'elle aimerait voir cette vision onirique plus souvent.

Jusque là, tout c'était bien passé, puis ils avaient commencé à discuter et, au fil de la conversation, Améthyste en était venue à tendre son collier à Morgan pour qu'il lui porte chance. Malheureusement, il l'avait refusé, et la demoiselle avait vu par là un refus de faire parti de sa vie. Car oui, elle ne lui avait pas proposé son collier uniquement pour lui porter chance, mais surtout pour lui montrer qu'elle tenait énormément à lui, mais il avait préféré sans passer. Bien qu'elle se soit efforcée de ne rien laisser paraître, son refus l'avait attristée, voir même carrément déprimée. Raison pour laquelle elle avait rapidement changé de sujet avant de quitter la bibliothèque prétextant qu'elle était fatiguée. Depuis, elle n'avait pas revu Morgan. Ou plutôt, elle n'avait pas revu Morgan, sous sa forme humaine. Quelque jour plus tôt, elle avait craqué et avait survolé la bibliothèque sous sa forme animagus, juste dans le but de l'apercevoir. Si, sur le coup, le voir lui avait fait du bien, elle avait passé la soirée à déprimée et à se morfondre sur le canapé de son voisin avec un pot de glace dans les mains – oui, en plein hiver.

Au final, même lorsqu'elle était sensée travailler, elle ne parvenait pas à chasser Morgan de ses pensées. Ce qui, mine de rien, était passablement handicapant. Comment pouvait-elle passer pour une journaliste crédible quand, alors qu'elle était supposée écrire son article, elle se retrouvait à griffonner le visage de l'archiviste en plein milieu de son parchemin ? Autant se rendre à l'évidence, le brun lui manquait, quand bien même elle se détestait pour ça, elle avait envie de le voir... Réaliste, Améthyste préféra faire une pause dans son boulot avant de craquer et de foutre le feu à tout ce qu'elle avait à porter de main – ou de fondre en larmes, elle ne savait pas trop – et puis, elle pouvait bien vu qu'elle était supposée être en pause déjeuner. Ça aussi ça allait finir par être un problème, elle sautait de plus en plus ses repas et, il fallait se rendre à l'évidence, ce n'était pas le pot de crème glacée qu'elle avalait le soir sur son canapé qui allait la nourrir, mais elle n'avait pas faim. Et elle avait horreur de manger lorsqu'elle n'avait pas d’appétit, à quoi bon se forcer ? Cependant, ça ne l'empêchait pas de mettre à profit sa pause déjeuner pour se changer les esprits. Et la première des choses à faire était de sortir de ce bureau !

Le meilleur moyen de se changer les idées serait d'aller faire un tour dehors, mais c'était l'heure du déjeuner et la demoiselle avait plus que conscience que le Chemin de Traverse serait noir de monde. Aussi préféra-t-elle l'éviter, ou du moins éviter d'y mettre les pieds. Raison pour laquelle elle se rendit sur le toit du bâtiment de la Gazette du Sorcier. L'endroit était, comme d'habitude, désert, et surplombait la plus célèbre avenue sorcière de Londres. Durant un court moment, la journaliste contempla le spectacle qui se jouer à ses pieds, puis elle se décida. D'un coup, la jeune fille disparut au profit d'une chouette qui prit son envol en poussant un hululement joyeux. Il n'y avait rien de plus grisant que de se sentir porter par le vent et de voir les gens massé en bas, pourtant un quart d'heure plus tard la chouette se reposa sur le toit de la Gazette pour laisser place à Améthyste. Cette dernière aurait certes aimé voler plus longtemps, mais elle savait que si elle ne s'était pas arrêtée maintenant, elle ne serait revenue que dans une heure, et elle aurait pris du retard dans son travail – ce qu'elle ne souhaitait pas. Et puis, l'essentiel était qu'elle était parvenue à se changer les idées. Fière de cette réussite, elle reprit le chemin de son bureau en essayant de trouver la motivation pour terminer son article.

Malheureusement pour elle, une surprise l'attendait devant son bureau, et une surprise qu'elle n'aurait pu imaginer, pas même dans ses rêves les plus fous. Alors qu'elle tournait dans le couloir conduisant à son bureau, elle se rendit qu'il y avait quelqu'un devant la porte de ce dernier, et ce quelqu'un n'était autre que...Morgan. À quel jeu cruel Merlin était-il en train de jouer avec elle ? Pour la première fois de la journée, elle avait réussir à se le sortir de la tête et voilà qu'il apparaissait devant elle ! Sa première réaction en le voyant fut de se stopper net et de le regarder, bêtement. Il ne semblait pas l'avoir remarqué, elle pensa alors en profiter pour s'en aller et faire comme si elle ne l'avait pas vu, ainsi il trouverait son bureau vide et repartirait, fin de l'histoire. Pourtant, et cela bien malgré elle, son corps agit différemment.


- Morgan ? S'entendit-elle appeler. Qu'est ce que tu fais là ?

« Il s'est perdu et il a mystérieusement atterrit devant ton bureau ? Qu'est-ce que tu crois qu'il fait là idiote !? Il est venu te voir ! » railla une petite voix dans sa tête qu'Améthyste préféra ignorait. Elle ne voulait pas qu'il ait fait le déplacement exprès pour elle. S'il avait fait ça, ça voulait dire qu'il se souciait un minimum d'elle, qu'il l'appréciait et que son absence lui pesait, et elle ne voulait pas que ce soit le cas. « Ou alors, il est juste venu te poser une question et comme tu es idiote, tu te monte un film toute seule? » proposa – encore – la foutue voix railleuse qui résonnait dans l'esprit de la journaliste. Cette dernière choisit d'ailleurs de l'ignorer et, pour ne pas rester plantée là comme une idiote, elle s'avança – presque à contre cœur bien qu'une part d'elle était heureuse – vers le brun pour ouvrir la porte de son bureau. D'un signe de tête, elle l'invita à entrer avant de faire de même, lui tournant ainsi le dos. Elle espérait sincèrement que son trouble ne se lisait pas sur son visage, ni même la joie de le voir. Parce qu'elle avait beau essayer de se convaincre du contraire, elle sentait bien que son cœur avait accéléré dans sa poitrine et qu'un abominable sourire ridiculement niais menaçait de naître à tout moment sur ses lèvres. Un cauchemar. Pourtant, elle se tourna vers lui, avec un visage plus ou moins impassible et les bras croisés, et elle prit la parole d'une voix à peu près assurée.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Le ton n'était pas froid, mais pas chaleureux pour autant, en réalité il était neutre. Elle n'avait pas voulu être méchante en posant cette question, elle espérait juste que s'il était effectivement venu pour lui demander quelque chose, il partirait une fois qu'elle aurait répondu à sa demande. Bien qu'en son fort intérieur – et quoiqu'en dise la petite voix – elle savait qu'il n'était pas là pour ça.


Dernière édition par Améthyste P. Danton le Mar 17 Déc - 21:02, édité 1 fois
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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeMer 13 Nov - 21:36

Morgan attendit quelques secondes près de la porte mais aucune réponse ne lui parvint. Nerveux d'être ainsi exposé dans un lieu inconnu et d'avoir eu à affronter la foule, il se mordillait la lèvre en tendant l'oreille. Il était d'autant plus stressé qu'il allait devoir subir à nouveau l'épreuve de la traversée de l'avenue, puisqu'il n'avait toujours pas son permis de transplanage... Apparemment, celui qu'il avait été avant de perdre la mémoire avait très bien réussi son permis -à en juger les documents officiels- mais lui n'avait jamais réussi à disparaître. On lui avait donc retiré son permis, et à chaque fois qu'il tentait de reprendre des leçons, il se crispait tellement qu'il n'arrivait pas à se déplacer ne serait-ce que d'un mètre. Il était donc contraint de faire tous ses trajets courts à pieds. En temps normal, ça ne le dérangeait pas ; au contraire, il aimait marcher, mais lorsqu'il fallait se déplacer au milieu de gens, c'était une autre histoire...

Il s'apprêtait à appuyer sur la poignée pour savoir si elle était ouverte ou non quand une voix bien connue résonna derrière lui. Il fit un petit bond de frayeur -il ne s'attendait vraiment pas à entendre son nom ici- avant de reprendre contenance et de son tourner vers celle dont il avait reconnu la voix. Elle avait une expression étrange, il n'aurait su dire ce qu'elle ressentait exactement. Il lui semblait même distinguer dans ses traits une touche d'agacement qui le mit mal à l'aise. Peut-être n'aurait-il dû réellement pas venir... Il allait parler lorsqu'elle le devança en passant devant de lui pour s'engouffrer dans son bureau après lui avoir signe de la suivre. A peine fut-il entré dans la pièce qu'elle se tourna vers lui et lui demanda ce qu'elle pouvait faire pour lui. Déstabilisé par son attitude inhabituelle, l'archiviste ne parvint qu'à bafouiller un :

-Euh... Je... Voulais pas te déranger...

Elle le regardait avec un air qu'il n'avait encore jamais vu chez elle et qui le perturbait. En fait, elle le toisait comme si elle avait été agacé qu'il soit venu jusqu'ici. Comme si elle avait préféré ne pas le voir...

Le jeune homme se sentit soudain envahit par une vague de tristesse et de culpabilité. Il savait qu'il n'aurait pas dû venir ! Il l'avait dérangé dans son travail et visiblement il n'avait pas sa place ici... Et puis... Au fond de lui il sentait qu'il y avait autre chose. Après tout, son comportement étrange avait commencé dès la dernière qu'ils s'étaient vus... Il avait donc manifestement fait quelque chose de mal... Mais quoi ? Il avait beau chercher il ne trouvait pas... Et ça le rendait fou. Non seulement il avait commit une faute, mais en plus il n'arrivait même pas à savoir laquelle !

Il fallait croire qu'Améthyste avait raison d'être irritée de sa venue... En plus il ne pouvait pas s'excuser convenablement, il ignorait de quoi il était question ! Mais même en se disant qu'elle était dans son droit et qu'il ne méritait sûrement pas mieux, une douleur sourde lui serrait le coeur. Il avait agacé la journaliste. Voire même peut-être blessé... Dire qu'il avait souhaité la rendre heureuse ! Tout qu'il avait réussi à faire c'était de venir la rejoindre alors qu'elle n'avait pas envie de le voir...

Lorsqu'il s'était rendu compte qu'il aimait la brune, il s'était fait la réflexion que même s'il se trouvait loin d'elle, du moment qu'elle souriait, il serait heureux. Pourtant, à cet instant précis, il n'arrivait à se résoudre à s'éloigner d'elle sans en souffrir. Il savait que c'était égoïste, mais il souhaitait qu'une chose, c'était de rester près d'elle... Alors que sa présence l'indisposait.

Cette constatation, mêlé à la fatigue émotionnelle de sa traversée de la rue, le fit se sentir atrocement vide et malheureux. Il avait fait tout ce chemin pour rien... Pire, il l'avait fait pour venir la mettre de mauvaise humeur ! Enfin, au moins il savait qu'elle allait bien... Cette pensée le réconforta un peu. Il valait mieux qu'elle soit en bonne santé et qu'elle lui en veuille, plutôt qu'elle soit malade. Mais ça n'empêchait pas qu'il se sentait terriblement gêné.

-Désolé... Bégaya-t-il mortifié en regardant n'osant pas lever les yeux vers elle. Je n'aurais pas dû venir, c'était idiot... Je euh... Je vais partir...

Il se tourna vers la porte avant de se figer. Quel imbécile il faisait ! Il devait au moins lui présenter ses excuses pour sa faute, quelle qu'elle fut... Il ferma les yeux et inspira à fond pour se donner du courage et se replaça face à elle, avant de planter ses yeux dans les siens et de déclarer d'une voix où il s'interdit de laisser filtrer sa gêne et sa tristesse :

-Pardonne moi... De t'avoir blessé, je ne voulais pas... Enfin... Je ne me suis pas rendu compte... Je ne savais pas...

Il se mordit la lèvre. Son petit discours n'avait aucun sens... Il voulu reprendre et mieux s'expliquer mais sa voix refusa de sortir et la suite resta bloqué dans sa gorge. Il se retrouva donc à fixer la jeune fille, désemparé et indécis.
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Améthyste P. Danton

Améthyste P. Danton
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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeVen 15 Nov - 20:05

Une chose étrange était en train de se produite dans la tête de la journaliste depuis qu'elle avait réalisé que Morgan se trouvait bel et bien là. C'était comme si une guerre faisait rage dans son esprit. Elle était à la fois horrifiée et heureuse que le brun se trouve face à elle, et ces deux sentiments menaient, en elle, un combat pour déterminer lequel l'emporterait, ce qui l'agaçait quelque peu. Pourtant, à peine le brun avait-il dit qu'il ne voulait pas la déranger que le combat prit fin avec un vainqueur inattendu : la culpabilité. Elle n'aurait pas dû être aussi distante avec lui, à présent il pensait qu'il n'aurait pas dû venir la voir, alors que,  dans une certaine mesure, sa visite la réjouissait. Elle savait pourtant que depuis qu'il avait perdu la mémoire, il avait du mal avec les autres, elle s'en était bien rendu compte, mais il avait fallu qu'elle laisse sa tristesse parler et qu'elle cesse de le voir. Peut-être était-il venu parce qu'elle lui manquait et qu'il voulait la voir... Elle chassa cette idée en secouant légèrement la tête, c'était ridicule tout simplement.

- Tu ne me dérange pas Morgan, finit-elle par lui dire doucement.

En disant cela, Améthyste scruta son visage pour la première fois depuis qu'elle l'avait trouvé devant la porte de son bureau. S'il y avait bien une chose qu'elle avait découvert à force de passer du temps avec lui, c'était que Morgan n'était pas aussi inexpressif qu'il n'y paraissait. En réalité, elle n'avait pas tant de mal que ça à déchiffrait ses émotions, et ça grâce à ses yeux. Les yeux du brun laissaient filtrer tout ce que son visage essayait de cacher, et pour cette raison, et tellement d'autres, la demoiselle adorait les yeux de l'archiviste. Ce devait être la partie de son corps qu'elle préférait, mais en cet instant, elle aurait aimé que ces grands yeux ne la fixent pas. Dans ses yeux, elle pouvait clairement voir qu'il était gêné et triste, et son cœur se serra à cette constatation. Elle n'avait pas voulu ça, elle n'avait pas voulu rendre Morgan triste et à présent...elle ne pouvait rien faire pour rattraper ses erreurs. Elle finit par détourner quand il s'excusa en disant que c'était idiot de sa part de venir.

Elle n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche pour le retenir quand il se tourna vers la porte qu'il s'arrêta de lui-même. Améthyste l'écouta alors, incrédule, lui dire qu'il était désolé de l'avoir blessée. Sa première réaction fut de le regarder, un peu perdue, et les yeux écarquillés, mais...comment l'avait-il su ? Elle n'avait pas spécialement voulu lui montrer qu'il l'avait blessée en refusant son collier, c'était même tout le contraire, et d'ordinaire elle parvenait plutôt bien à cacher ses sentiments. Oui mais voilà, on parlait de Morgan, et quand il s'agissait de lui, rien n'était comme d'habitude. Elle avait déjà eu l'impression qu'il était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert, mais là c'était bien plus qu'une impression, et les quelques mots qu'il lui dit suffirent à faire disparaître la blessure qu'il lui avait causé, bien malgré lui. Elle n'aurait définitivement pas dû arrêter d'aller le voir puisque, apparemment, sa décision – égoïste de surcroît – les avait fait souffrir tous les deux. Comme quoi, elle n'aurait définitivement pas dû éviter la bibliothèque, au lieu de quoi elle aurait mieux fait d'écouter son cœur qui ne cessait de lui crier qu'elle avait besoin de voir Morgan. Ce n'était pas seulement une envie, vu l'état dans lequel elle était avant qu'il n'arrive, il était clair qu'elle avait besoin de le voir, ne serait-ce que pour sa santé mentale.


- Ne t'excuse pas Morgan, tu n'as rien fait de mal... commença-t-elle avant de s'arrêter, lui mentir n'était pas la solution. Ou plutôt, tu ne pouvais pas savoir... Je n'aurais pas dû réagir de la sorte, ça serait plutôt à moi de m'excuser en réalité...

Maintenant plus que jamais, elle se sentait idiote d'avoir voulu l'éviter, idiote, coupable et triste, et elle essayait, tant bien que mal, de le lui cacher. Déjà qu'il pensait l'avoir blessé, ce qui n'était pas tout à fait faux, si en plus il se rendait compte qu'elle était triste, il risquait de s'en vouloir plus que de raison, et elle ne voulait pas que ça arrive, surtout que tout était de sa faute au final. S'il y avait bien une personne qui devait s'en vouloir, c'était bien elle, et c'était d'ailleurs le cas, même si pour le moment, elle avait plutôt envie de se réjouir – égoïstement – du fait que Morgan avait fait le déplacement pour venir la voir.


Dernière édition par Améthyste P. Danton le Mar 17 Déc - 21:19, édité 1 fois
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Morgan O. Clayne

Morgan O. Clayne
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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeVen 15 Nov - 21:12

Le monde sembla s'écrouler quand elle lui confirma ses craintes. Il l'avait vraiment blessé ! Bien sûr il le savait déjà, mais l'entendre de but en blanc... Cette phrase avait sonné à ses oreilles comme le glas sombre des jours de pluie et il sentit une lame de glace lui traverser la poitrine. Il l'avait blessé ! Mais ce n'était pas ça qui le troublait le plus... Le pire était qu'il n'avait aucune idée de la façon dont il l'avait froissée ! Il était donc si aveugle au point de ne pas remarquer quand il faisait du mal à celle qu'il aimait ?! Il avait tellement honte qu'il n'osait même pas lever les yeux vers elle... Il ne se sentait pas le droit de la regarder. Et en plus elle voulait s'excuser ! A cause de son incompétence et de son manque de clairvoyance, il la faisait se sentir désolée alors qu'elle n'avait aucune raison de l'être...

Il prit une grande inspiration pour rassembler son courage avant de se lancer. Il devait lui dire qu'il ignorait ce qu'il avait fait pour la mettre dans cet état... Elle serait sûrement outrée mais après tout... Elle aurait bien raison de l'être. Mais d'un autre côté... Améthyste n'était pas du genre à s'énerver si on reconnaissait ses fautes et qu'on s'en excusait... Aussi avait-il un espoir de pouvoir continuer à la voir. Tant pis si elle ne lui parlait plus du moment qu'il l'apercevait de temps à autre... A la bibliothèque par exemple...

-En vérité... Commença-t-il avec difficulté, je... Je dois t'avouer que... J'ignore ce que j'ai fait... Je suis vraiment désolé... Tu as tout à fait le droit de m'en vouloir... C'est... C'est très impoli de ma part de dire que... Je ne sais pas pourquoi je t'ai blessé... Mais je veux que tu saches que je n'ai jamais voulu te faire de mal Améthyste, je suis... Je suis vraiment confus... Alors s'il te plait, ne parle pas de t'excuser... je ne veux pas que tu en sois réduite à demander pardon pour quelque chose dont tu n'es pas responsable...Parce que tu mérites bien plus qu'un pardon... Je sais que... Ce que je vais te demander est très égoïste mais... Est-ce que... Tu pourrais continuer à venir à la bibliothèque de temps en temps même si tu ne refuses de me voir ? Enfin pas tous les jours... Juste régulièrement... Pour que je sache si... Tu vas bien...

Horriblement gêné par son petit discours, Morgan dût s'empêcher de se dandiner d'une jambe sur l'autre et batailla avec son corps pour rester immobile. Il posa sa main sur sac pour éviter qu'elle ne tremble, et ce geste lui rappela soudain qu'il avait apporté pour sa journaliste un livre qu'il avait pris soin de commander via la bibliothèque. Il l'avait bien sûr payé lui-même puisqu'il avait l'intention de l'offrir, mais il n'était pas sûr d'avoir pu le commander dans une librairie normale, et, pour tout avouer, il préférait se tenir loin des boutiques traditionnelles remplies de monde. Il s'agissait d'un dictionnaire. Pas n'importe lequel bien entendu. C'était un dictionnaire recensant toutes les créatures mythiques des légendes anciennes, avec un petit dessin de la créature en question et une définition, accompagnée d'un récit ou d'une fable. Autant dire que l'ouvrage était assez volumineux... Il l'avait enveloppé de papier kraft pour éviter qu'il ne s'abime, et il espérait qu'il n'avait pas trop souffert du voyage...

Il l'extirpa de sa sacoche maladroitement et le posa sur un coin du bureau d'Améthyste.

-Euh... Je... J'avais commandé ça pour toi... Mais comme tu ne venais pas... je me suis permis de te l'amener ici...


Il espérait qu'elle n'allait pas prendre ça pour une tentative d'acheter sa clémence quant à son comportement... Bon, il était vrai qu'il avait apporté ce livre pour se justifier au cas où elle lui demande ce qu'il faisait ici, mais il l'avait vraiment réservé en voulant lui faire plaisir... Il aurait très bien pu lui donner la véritable raison de sa présence si elle le questionnait, mais... Il n'avait pas le droit de lui avouer qu'il s'inquiétait... Après tout c'était lui qui avait provoqué sa disparition de la bibliothèque, il ne pouvait donc s'en prendre qu'à lui-même...
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Améthyste P. Danton

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeSam 16 Nov - 17:05

Ce fut avec surprise qu'Améthyste écouta le petit discours que lui fit un Morgan horriblement gêné. Elle l'écouta, en silence, chacun de ses mots s'imprimant dans son esprit, tandis qu'il lui expliquait qu'il n'avait aucune idée de la manière dont il l'avait blessée. Cet aveu n'étonna même pas la journaliste, il était normal qu'il ne sache pas ce qui l'avait blessée puisqu'il ne savait pas ce qu'elle avait voulu lui dire en lui proposant son collier. Comment aurait-il pu comprendre que par ce geste elle voulait lui montrer qu'il était très important pour elle alors qu'il avait du mal à interagir avec les autres ? Elle aurait d'ailleurs été plus que surprise s'il avait compris de quoi il en retournait. Le pire dans ton ça était qu'il avait l'air de penser qu'elle allait lui en vouloir parce qu'il ne savait pas ce qu'il avait fait de mal. Aussi bizarre cela soit-il, Améthyste le trouva incroyablement mignon de penser ainsi. La situation atteint son comble quand il déclara lui demander quelque chose d'égoïste en lui demandant de venir de temps en temps à la bibliothèque. Lui ? Égoïste !? C'était plutôt deux termes contradictoire oui ! Et puis, c'était elle qui avait agit égoïstement en cessant d'aller le voir, elle n'avait pas pensé au mal qu'elle pourrait lui faire, et, visiblement, il s'était inquiété pour elle. Alors qu'elle secouait légèrement la tête, un mince sourire attendrit naquit sur ses lèvres.

- Non ne t'excuse pas pour ça Morgan. Honnêtement, tu ne pouvais pas savoir et...j'ai agit bêtement je le reconnais... Je continuerais de venir à la bibliothèque ne t'inquiète pas, lui assura-t-elle avait d'ajouter avec malice, et je pourrais même venir te parler si tu en as envie ! D'ailleurs, même si tu n'en as pas envie, je viendrais quand même te parler, ajouta-t-elle plus sérieusement.

Merlin qu'il lui avait manqué ! Elle avait beau avoir été blessée par son refus, elle se rendait compte à présent à quel point ne plus aller le voir était une erreur. Heureusement qu'il était venu la voir ! Bon, elle avait parfaitement conscience qu'elle aurait fini par craquer et qu'elle aurait été le voir au bout d'un moment, mais s'il avait attendu, pendant combien de temps seraient-ils restés chacun dans leur coin à se demander si l'autre allait bien ? Et puis, en faisant lui-même le déplacement, il lui montrer qu'il avait un minimum d'intérêt pour elle et, en quelque sorte, ça l'a rassurait. Jusqu'à présent, c'était toujours elle qui allait le voir à la bibliothèque, et elle avait fini par penser que, peut être, elle l'ennuyait avec ses – très – nombreuses visites. Finalement, il avait l'air d'apprécier ses visites puisqu'il était venu jusqu'ici pour voir si elle allait bien. Ou pas apparemment. À l'écouter, il avait fait tout ce trajet pour lui apporter un paquet, et, malgré elle, elle se sentit légèrement déçue de l'apprendre, mais elle le cacha derrière un petit sourire.


- Tu n'avais pas besoin de faire tout ce chemin pour m'apporter ça, tu aurais pu m'envoyer un hibou...

Suite à quoi elle attrapa le paquet qu'il avait posé sur son bureau et entreprit de le déballer. Ce fut sans surprise qu'elle découvrit un livre – la forme du paquet lui ayant permis de deviner son contenu – mais le livre en question fit naître des étoiles dans ses yeux. Elle avait, entre ses mains, l'un des livres qu'elle désirait le plus possédait depuis quelques années déjà, « Le fantastique dictionnaire des créatures des mythes et légendes ». Combien de fois avait-elle parcouru les étagères de la bibliothèque à sa recherche, et elle avait invariablement fini déçue. À tel point qu'elle s'était résignée à aller le commander dans une librairie, mais en voyant le prix du livre, elle avait renoncé. Il coûtait bien trop cher pour son maigre salaire de journaliste. Elle n'arrivait vraiment pas à croire qu'elle tenait bel et bien ce livre entre les mains. Incapable de résister à la tentation plus longtemps, elle se résigna à l'ouvrir et commença à le feuilleter, ses yeux se remplissant un peu plus de paillettes à chaque page découverte. Finalement, elle le referma, ne souhaitant pas être en plus impolie envers Morgan, et releva les yeux vers ce dernier pour lui demander avec hésitation.

- C'est....un nouveau livre de la bibliothèque...?

Quelque chose, son instinct peut être, lui disait que ce n'était pas le cas. Il n'avait pas les signes distinctifs des livres appartenant à la bibliothèque, et si ça avait été le cas, pourquoi le lui aurait-il rapporté jusqu'ici ? D'un autre côté, elle espérait que ce livre n'était pas juste pour elle, ça serait de la folie. Morgan ne pouvait quand même pas avoir dépensé une dizaine de galions juste pour elle quand même !


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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeSam 16 Nov - 20:49

Le court silence qui sépara son petit discours de la réponse d' Améthyste lui sembla le plus long moment de sa vie. Ces quelques fractions de secondes s'étiraient à n'en plus finir, à tel point qu'il se demanda s'il n'avait pas subi un sortilège de magie noire. Dans l'attente de son jugement, son cœur tambourinait contre sa poitrine si fort que c'en était douloureux. Et si elle refusait de le revoir ? S'il s'était trompé et qu'elle ne lui pardonnait pas ? Même si elle était dans son droit, l'idée de ne plus pouvoir plonger ses yeux dans les siens l'emplissait de détresse. Il avait besoin d'elle... Qui mettrait de la joie dans sa vie si elle n'était elle ? Et qui serait là pour vérifier qu'elle allait bien ?

Lorsqu'enfin elle ouvrit la bouche, son appréhension manqua de le faire s'étouffer. Cependant, un instant plus tard, il fut envahi par un soulagement tel qu'il en oublia de se tenir droit. Il en aurait pleuré de bonheur ! Améthyste ne lui en voulait pas ! Et mieux encore, elle acceptait de continuer à lui parler... Tout à sa joie, il failli ne pas entendre ce qu'elle lui disait.

L'envoyer par hiboux... Bien sûr qu'il aurait pu le faire, mais quel intérêt ? Il avait voulu la voir... Et puis il souhaitait le lui remettre en main propre, c'était ce que la bienséance exigeait ! Envoyer un cadeau était bien trop impersonnel...

Il la regarda déballer l'ouvrage et en la voyant le contempler avec un ravissement évident, il ne put s'empêcher de sourire d'un air heureux. Il adorait lorsque ses lèvres remontaient pour former ce sourire qui n'appartenait qu'à elle. C'était un visage qui rendait de bonne humeur, qui donnait envie de rire et d'être joyeux. Il ne perdit rien du moindre de ses gestes, de ses doigts qui soulevaient délicatement les pages à ses prunelles qui parcouraient avec émerveillement les lignes du lourd volume.

Ce ne fut que lorsqu'elle releva la tête dans sa direction qu'il se rendit compte qu'il était en train de sourire naïvement, comme un enfant. Toutefois, il ne prit même pas la peine de l'effacer. Il voulait qu'elle sache qu'il était heureux, heureux de savoir que ce n'était pas la fin de leur relation et qu'elle lui pardonnait.

Elle lui posa alors une question à laquelle il ne s'attendait pas. Pourquoi aurait-il emmené un livre de la bibliothèque ici ? Enfin... Après réflexion, il devait avouer qu'il aurait très bien pu le faire, mais en l'occurrence, ce n'était pas le cas...

-Non c'est... Pour toi... Déclara-t-il.


Il fit alors l'erreur de fixer ses prunelles dans celles noisettes de sa journaliste. Morgan avait toujours été happé par leur couleur, leur profondeur et toutes les émotions qu'elles renfermaient. C'était comme être mis devant toutes les vérités du monde, ou toutes les merveilles que pouvait receler un univers. C'était... Envoutant. Addictif même. Ses yeux étaient comme deux joyeux sur un écrin de satin : si brillants qu'il en paraissaient irréels. Il ne s'aperçut même pas qu'il s'approchait. Il ne s'aperçut pas non plus que sa main se levait toute seule et qu'elle se posait sur la joue douce, si douce de la jeune fille. Il n'y avait que son regard, son regard ô combien attirant qui le retenait prisonnier.

Sa peau était chaude sous ses doigts. Elle semblait faite d'un velours imaginaire. L'archiviste était incapable de s'en détacher. Il resta ainsi de longues secondes, dont il se délecta. Il savait que dès lors qu'il se détourner des ses yeux, la réalité le rattraperait. Alors il profitait de cet instant avec délectation, presque avec adoration.

Et finalement, il arracha sa main à cette surface soyeuse avec toute les difficultés du monde. Il avait l'impression qu'on lui avait soudainement arraché le cœur...

Il s'empressa de dévier son regard qu'il fixa sur ses pieds. Il n'avait même pas besoin de contempler son reflet pour savoir qu'il devait être rouge pivoine. Pourtant il ne regrettait pas son geste. Il était même un peu déçu d'avoir eu à se défaire d'elle... Mais s'il avait continué, elle l'aurait sans doute pris pour un fou... Voire même un pervers. Déjà qu'elle devait le trouver étrange... Il ne voulait pas aggraver son cas...
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Améthyste P. Danton

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeDim 17 Nov - 15:23

En relevant la tête vers lui, Améthyste se rendit compte qu'il souriait, mais pas un de ces petits sourires – bien trop rares à son goût – auquel elle avait déjà eu droit. Il y avait, sur les lèvres de Morgan, un magnifique sourire radieux qui laissait transparaître sa joie. Jamais encore elle n'avait vu le jeune homme aussi heureux, et elle ne put s'empêcher de sourire à son tour, comme si sa joie était contagieuse. C'est fou l'effet que pouvait avoir un simple sourire sur la journaliste. En le voyant aussi radieux, son cœur s'était mis à cogné plus fort dans sa poitrine, et elle s'était sentie fondre, presque littéralement, devant lui. Elle avait même ressenti une irrésistible envie de se serrer contre elle, mais elle avait préféré s'abstenir, n'ayant que bien trop conscience qu'elle ne le lâcherait plus si elle avait le malheur de faire ça. Sa joie monta d'un cran quand il lui annonça que le livre était pour elle, mais elle fut également gênée par ce cadeau hors de prix.

Elle ne comprenait pas pourquoi il lui faisait un tel cadeau, elle n'avait rien fait de spécial pourtant, bien au contraire même, elle lui avait fait de la peine en disparaissant comme elle l'avait fait. Pourtant, il n'aurait pas pu lui faire plus plaisir qu'en lui offrant ce livre. Enfin si, il aurait pu lui faire une déclaration d'amour des plus romantiques et lui dire que jamais auparavant il n'avait ressenti ça pour personne mais...il ne fallait pas rêver non plus. Et voilà qu'à présent, elle avait la scène en tête...elle devrait vraiment faire attention à ce qui lui passait par la tête ! Perdue dans ses pensées, elle en oublia de le remercia, mais il la ramena sur terre quand il posa sa main sur sa joue. La simple caresse qu'il lui administra déclencha une éruption en elle, elle avait l'impression qu'un brasier était en train de la consumer, et que ce feu prenait naissance sur sa joue, juste sous les doigts du brun. Quand finalement, sa main quitta sa joue, elle se sentit soudainement vide et ressentit une désagréable sensation de froid.

Ses yeux se détournèrent alors un instant, tant elle était gênée de ressentir de tels sentiments. Jamais auparavant une simple caresse sur la joue l'avait électrisé à ce point. Mais venant de la part de Morgan, ça ne l'étonnait même pas. À croire que son corps essayait de lui envoyer des signaux pour la forcer à passer à l'action, mais elle ne le pouvait pas. Elle n'avait que trop conscience que si elle tentait quelque chose, elle risquait de perdre à jamais la relation qu'ils avaient, et elle ne souhaitait pas cela. À la rigueur, si elle avait une chance que le jeune homme réponde à ses avances, elle aurait pu tenter le coup, mais elle pensait que ce n'était pas le cas. Malgré sa gêne, elle reporta son attention sur lui, ce qui lui permit de remarquer que ses joues avaient pris une teinte cramoisie et qu'il semblait éprouvé pour ses chaussures un intérêt étonnant. Une fois de plus, elle se surprit à le trouver adorable, ce qui fit naître un nouveau sourire sur ses lèvres.

Délicatement, elle prit son menton entre ses doigts pour lui faire relever la tête – après avoir préalablement déposé le livre sur son bureau – son visage se retrouvant ainsi à une vingtaine de centimètres à peine du sien. Améthyste lui offrit son plus beau sourire rassurant avant de se rapprocher un peu plus de lui. Lentement, pour ne pas l'effrayer, elle approcha son visage du sien, jusqu'à ce que ses lèvres ne se posent sur sa joue pour embrasser cette dernière. Même sous ses lèvres elle pouvait sentir la douceur de sa peau et c'était, électrisant. Bien qu'à présent elle souhaitait plus qu'un simple baiser sur la joue, mais par mesure de précaution, elle s'éloigna de lui, retrouvant une position normale mais sans se défaire de son sourire.


- Merci Morgan, tu aurais pu difficilement me faire plus plaisir, lui avoua-t-elle d'une voix douce et sincère.

Bien que le cadeau lui fasse immensément plaisir, elle était tout de même gênée de l'accepter puisqu'elle n'avait que trop conscience qu'elle ne pourrait jamais lui rendre la pareille, elle n'avait pas les moyens d'offrir de tels cadeaux. Ce qui ne l'empêcha de prévoir de passer sa soirée dans sa cuisine dans le but de préparer un délicieux panier repas – avec plein de pâtisseries – pour le remercier à sa manière. Mais avant toute chose, elle avait une question à lui poser, une question qui était d'ailleurs étonnante venant d'elle quand on connaissait ses habitudes.


- As-tu pris le temps de déjeuner avant de venir ici ? Demanda-t-elle simplement.

Consultant rapidement sa montre, elle constata que si ce n'était pas son cas, ils auraient le temps de déjeuner avant qu'ils ne soient tout deux dans l'obligation de reprendre le travail. Heureusement qu'elle avait des horaires plus souples que celles de l'archiviste.



Dernière édition par Améthyste P. Danton le Mar 17 Déc - 21:34, édité 1 fois
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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeMar 19 Nov - 22:03

Un court silence suivit son geste, et Morgan ne put s'empêcher de se dire qu'il avait peut-être mal fait. Même s'il ne le regrettait pas, il espérait qu'Améthyste ait, sinon apprécié, au moins accepté cette caresse ingénue... Ses questions trouvèrent cependant vite leurs réponses : une douce chaleur se posa sur son menton, avec légèreté et délicatesse et lui remonta la tête avec milles précautions. Le jeune homme consentit alors à lever timidement les yeux vers la journaliste. Son visage était si proche du sien qu'il pouvait sentir son souffle lui effleurer les joues, et quelques bribes de respirations venaient lui chatouiller agréablement le cou. Il ferma les paupières pour apprécier cette agréable sensation, laissant le bien-être que lui apportait sa proximité l'envahir. Le temps semblait encore avoir décidé de s'arrêter, mais il n'allait pas s'en plaindre. Il aurait voulu que ce moment dure toujours.

Alors qu'il se demandait s'il était possible de demander à un spécialiste de lui procurer l'odeur d'Améthyste -idée tellement saugrenue qu'il la repoussa aussitôt- quelque chose se posa sur sa joue. Quelque chose qui n'était pas les doigts de la brune. C'était plus tiède, plus rebondi, plus moelleux, et surtout tellement plus agréable...

Il inspira lentement et une senteur plus marquée envahie ses narines. Il ouvrit les yeux pour apercevoir des cheveux châtains qui frémissaient au rythme de ses expirations. Elle était collée à lui... Dans un mouvement de pur réflexe, il esquissa un geste pour enrouler ses bras autour de sa taille, mais parvint à s'arrêter avant. Il profitait d'un baiser, il n'avait pas le droit d'en demander plus. Il devait se contenter de ça... Même si ton son corps lui criait de se coller à elle et l'embrasser -mais pas simplement sur la joue cette fois. A cette pensée, l'archiviste cessa de respirer. Il venait de se rendre compte que son sang commençait à devenir un peu trop chaud, et il s'empressa de repousser l'image de lui et Améthyste s'embrassant loin de sa tête, en espérant qu'elle ne s'apercevrait pas que sa température corporelle venait d'augmenter.

A ce moment là, elle s'éloigna et lui affirma en souriant que son cadeau lui plaisait beaucoup. Il ne put retenir un petit sourire à cette déclaration. Il se doutait bien qu'il lui ferait plaisir, il l'avait grandement espérer même, mais il n'avait pas pris beaucoup de risques... Il savait qu'elle adorait les créatures fantastiques, et il se souvenait de l'avoir un jour entendue demander à une de ses collègues s'ils avaient l'intention de commander cet ouvrage. Il savait donc qu'elle ne l'avait pas. En fait la seule chose qu'il aurait pu craindre, c'est qu'elle ait décidé de se l'acheter elle-même. Mais fort heureusement, ce n'était pas le cas...

Il fut tiré des ses cogitations par une question qui le déroute un peu. Manger avant de venir ? Et prendre le risque de la rater ? Non évidemment ! Et puis, comme il avait des horaires assez larges et surtout, personne derrière lui pour lui dire ce qu'il devait faire, il pouvait reprendre à l'heure qu'il voulait. En temps normal, il reprenait toujours plus tôt. Il se rendait à son petit restaurant habituel, et dès qu'il avait terminé, il retournait travailler. Il finissait aussi plus tard -en vérité il était presque toujours le dernier à quitter la bibliothèque. Ce n'était pas qu'il était un maniaque du travail, certes il aimait ce qu'il faisait, mais ce n'était pas la raison principale. Non, s'il passait son temps dans ce bâtiment, c'était surtout parce qu'il ne savait jamais quoi faire chez lui. Il s'y ennuyait même souvent... Au moins, être en étant entouré de livres, il y avait toujours quelque chose à effectuer. De ce fait, il savait que s'il venait à s’absenter, la directrice ne lui en tiendrait pas rigueur, d'autant plus que son travail n'était pas indispensable au jours près.

-Non... Pas encore, répondit-il
.

Il ne savait pas trop quelle réponse attendait Améthyste. S'il suivait la logique de certaines personne, elle allait sans doute lui proposer de prendre son repas avec elle -et cette perspective fit bondir de joie son cœur dans sa poitrine. Mais elle le lui demandait peut-être juste par curiosité... Morgan décida de prendre les devant quitte à être impoli, au moins une fois dans sa vie.

-Tu... Voudrais aller manger avec moi ? Je connais un petit restaurant...
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Améthyste P. Danton

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeMer 27 Nov - 19:28

C'était ironique quand on y pensait, Améthyste se souciait de savoir si le brun avait pris, ou non, le temps de manger avant de venir alors qu'elle-même avait cette sale manie de sauter ses repas. Le pire dans tout ça était qu'elle savait -  il le lui conforma – qu'il avait sauté son déjeuner pour venir la voir. Cependant, le fait de l'entendre de sa bouche la fit se sentir coupable. Elle était heureuse – très heureuse même – qu'il soit venu la voir, mais elle ne voulait pas que son bonheur se fasse au détriment de la santé de Morgan. Pourtant, d'un autre côté elle se réjouissait du fait qu'il n'est pas encore mangé, ainsi elle pourrait l'inviter à déjeuner, et elle si fichait bien de savoir qu'elle avait un raisonnement égoïste! Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la bouche pour le lui proposer, il la prit de cours. Décidément, elle allait de surprise en surprise avec lui aujourd'hui. D'abord il venait jusqu'ici pour la voir et maintenant, il l'invitait à déjeuner. Un peu plus et elle ne reconnaîtrait plus son petit Morgan timide et mal à l'aise, mais elle n'allait pas s'en plaindre. Au moins son comportement lui montrait qu'elle avait un minimum d'importance à ses yeux et, mine de rien, ça la rassurait de savoir ça. Ça la rassurait tellement qu'un petit rire joyeux s'échappa de ses lèvres quand il lui demanda si elle voulait déjeuner avec lui.

- J'allais te le proposais mais...oui, ce serait un plaisir de déjeuner avec toi.

Tandis qu'un sourire radieux illuminait le visage de la journaliste, l'une des phrase que son père avait pour habitude de répéter lui revint en mémoire « Tout ce qu'il nous fait pour être heureux, c'est de l'amour et une bonne dose de surprise ». Elle avait toujours trouvé cette phrase abstraite...mais à présent Morgan lui donnait tout son sens. Et en ce moment, la seule chose dont elle avait besoin pour être heureuse, c'était lui. Lui et personne d'autre. Bon et peut être une déjeuner aussi puisque, aussi curieux cela soit-il, elle commençait à avoir faim. C'était sûrement dû au fait qu'elle était venu au boulot sans prendre la peine d'avaler quoique ce soit et que son dîner de la veille se résumer en tout et pour tout à un pot de crème glacée. Peut être qu'une elle se rendrait compte à quel point ses habitudes alimentaires étaient mauvaises, mais pour le moment, c'était le cadet de ses soucis.

- On y va ? Proposa-t-elle avec ce beau sourire qui semblait ne plus vouloir quitter ses lèvres depuis que Morgan était apparu face à elle.

Sans même attendre de réponse de la part de l'archiviste, elle se pencha par dessus son bureau pour attraper son manteau et le sac en bandoulière tout fait de cuir qu'elle traînait partout avec elle depuis qu'elle avait seize ans. Il contenait beaucoup de chose qui avait de l'importance pour elle, mais tout particulièrement, son carnet à dessin se trouvait dans ce sac, et c'était en parti pour ça qu'elle ne le quittait jamais. Il avait beau être vieux et abîmé par endroit, elle l'adorait et elle ne souhaitait pas s'en débarrasser, bien qu'elle ne se souvienne même pas de la façon dont elle l'avait obtenu. Une fois son manteau enfilé, elle ajusta son sac et se dirigea vers la porte de son bureau en faisant signe à Morgan de la suivre, et quelques instants plus tard ils se retrouvaient dehors, sur le chemin de traverse qui était, comme elle l'avait prédit, noir de monde.


- Où se trouve ton restaurant ? Demanda-t-elle en se rapprochant du jeune homme pour qu'il puisse l'entendre malgré la foule.

Elle était prête à parier qu'il se situait non loin de la bibliothèque, sûrement dans une petite rue adjacente et qu'il devait y aller souvent. Elle avait déjà remarqué que le brun avait ses habitudes et qu'il avait l'air d'y tenir, et même si certains trouvait que ce genre de comportement faisait « grand père », elle pouvait comprendre que la routine avait quelque chose de rassurant pour certaine personne. D'autant plus pour Morgan qui avait perdu la mémoire et donc tous ses repères, il avait dû s'en créer de nouveaux et l'habitude devait le rassurer.


Dernière édition par Améthyste P. Danton le Mar 17 Déc - 21:42, édité 1 fois
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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeMer 27 Nov - 23:06

A peine eut-elle accepté sa proposition qu'il fut déchiré entre deux sentiments contradictoires. D'un côté, il était très heureux de pouvoir partager un repas avec Améthyste -d'autant plus qu'ainsi il pourrait s'assurer qu'elle mange- mais de l'autre... Il venait de réaliser ce que signifiait cette invitation. Il allait devoir affronter la foule... Devant elle. Mais qu'allait-elle penser en constatant qu'il avait peur des gens ?! Elle allait le trouver ridicule ! Peut-être même ne voudrait-elle plus rester avec lui...

Mais ses réflexions furent éclipsées par l'éblouissant sourire que lui adressait la jeune fille. Il était toujours hypnotisé quand elle faisait cette tête là, c'était plus fort que lui. Il oubliait tout le reste et ne voyait rien d'autre. Pourtant, quand elle se détourna pour attraper son manteau, la magie fut rompue et son angoisse revint au galop.

Les événements se succédaient à une vitesse telle qu'il avait l'impression que le temps s'était accéléré. Déjà elle était sur le pas de la porte et attendait qu'il la rejoigne. Mécaniquement, Morgan se dirigea vers elle, mais chaque pas le raidissait davantage, à tel point que lorsqu'il la rejoignit il lui semblait que ses jambes n'étaient que des morceaux de bois polis par l'usure. La gravité aussi paraissait augmenter à chaque seconde, et soulever ses pieds tenait de l'épreuve. Il redoutait ce qui allait se passer. Il longea le couloir, son cœur battant à toute allure et il tenta de se focaliser sur l'image du sourire d'Améthyste pour oublier la rue qui l'attendait. Pourtant même son visage avenant ne parvenait pas à réduire la boule d'angoisse qui lui tordait le ventre. Si les escaliers lui avaient semblé long à l'aller, à présent ils étaient désespérément courts. En plus la brune trottait devant lui d'un air heureux, il ne pouvait décemment pas lui dire que finalement, il renonçait à déjeuner avec elle... Surtout que ce n'était pas ce qu'il souhaitait. La perspective de manger avec celle qu'il aimait le réjouissait, mais... Avant ça il devrait lui montrer le côté le plus pitoyable de sa personnalité.
Et s'il s'évanouissait ? Il était bien obligé de reconnaître à sa grande honte que ça lui était déjà arrivé... Ou s'il se mettait à pleurer ? Il l'avait déjà fait devant elle, si elle le surprenait à sangloter encore une fois elle allait croire qu'il passait son temps à ça... Et il ne voulait qu'elle le juge faible et geignard...

L'entrée se rapprochait dangereusement et à travers les vitres, on apercevait distinctement la foule qui allait et venait par vague de passants pressés par leur appétit. Tous les employés étaient de sortie à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent, et il était communément admis que la faim rendait les gens méchant. Et lui, Morgan Octave Clayne, s'apprêtait à plonger dans cette fosse sauvage où toutes personne que l'on avait le malheur d'effleurer déversait sa hargne sur le fautif. Bien sûr il s'était préparé à affronter cet endroit une deuxième fois -qui disait aller disait retour- mais pas si tôt... Et surtout pas aux côtés de sa journaliste. Merlin qu'il avait honte ! Qu'il se haïssait en cet instant... Pourquoi ne pouvait-il pas être comme tout le monde ? Pourquoi fallait-il qu'il soit incapable de marcher normalement quand il était entouré de gens ?!

La porte s'ouvrit, laissant passer une bouffée d'air froid. Améthyste la franchit en moins d'une seconde, et l'archiviste s'engagea à sa suite, le jambe en coton et le souffle saccadé.

Il n'eut même pas le temps de réagir que déjà elle se jetait dans la foule la tête la première, aussi naturellement qu'elle respirait, et le cœur de Morgan s'arrêta. Elle avait disparue sans même qu'il ait pu la retenir.

-Amy... Souffla-t-il terrifié. AMY !


Il avait beau regarder de tous les côtés, il la voyait nul part. Elle s'était faite emportée ! Et si le flot avait-été trop dense et qu'elle avait été entraînée plus loin ? Ou peut-être quelqu'un l'avait-il bousculé ! Peut-être était elle par terre en ce moment même, et la foule était si compacte qu'on ne la verrait pas ! Paniqué d'être ainsi seul et inquiet pour sa brune, Morgan se précipita vers la masse grouillante, mais les muscles de ses mollets, engourdis par la peur, le fit trébucher, et ce fut lui qui rencontra durement le sol. Il essaya de se retourner pour se relever, mais il tomba nez à nez avec un océan de pieds, de bottes, de mocassins et de chaussures en tous genre qui pullulaient autour de lui, lui faisant tourner la tête. Un talon s'enfonça dans sa cheville, une basket frappa sa côte, et dès qu'il esquissait un mouvement pour éviter une jambe, des centaines d'autres apparaissaient.

Terrorisé, il se recroquevilla sur lui-même, ses membres se paralysant lentement au fur et à mesure que sa respiration se faisait irrégulière et difficile. Il voulu ramper pour atteindre le bord de l'avenue, mais il ne parvint qu'à se tortiller et à se décaler d'un demi centimètre. Améthyste... Il ne voyait plus Améthyste... Il ferma les yeux pour faire abstraction des pieds qui sautaient, contournaient ou piétinaient ses mains mais le vacarme assourdissant des passants ne lui permis pas de sa calmer.
Jamais son pouls n'avait été aussi rapide.

-A... A... AMYYY !!! Appela-t-il désespérément en s'agitant afin d'essayer en vain pour la énième fois de se redresser. AMY !


Les chaussures commençaient à devenir floues et ses poumons peinaient à se remplir d'air. Il voulait juste voir Améthyste...
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Améthyste P. Danton

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeJeu 28 Nov - 11:24

Un pas, c'était tout ce qu'elle avait eu à faire pour être emportée par la foule, loin de Morgan. Quelques mètres, c'était la distance qu'elle avait parcourue avant de se rendre compte que le jeune homme ne la suivait pas. Deux longues minutes, c'était le temps qu'elle avait mis pour le retrouver, et deux minutes c'était long. Très long. Ces deux minutes lui avaient semblé être les plus longues de sa vie tant elle s'était inquiétée pour Morgan. Depuis le temps qu'elle y travaillait, Améthyste était habituée à la foule du Chemin de Traverse, ce qui n'était pas le cas de l'archiviste. En plus de ça, elle savait qu'il n'était pas à l'aise avec les autres, et elle avait fait la bêtise de le laisser tout seul. Quelle idiote elle faisait ! Elle devait absolument le retrouver, et le plus vite serait le mieux !

Alors qu'elle parvenait, avec peine, à revenir sur ses pas à la recherche de Morgan, elle entendit sa voix l'appeler. Amy, il l'avait appelée Amy... La journaliste n'avait jamais été très fan des diminutifs – il fallait dire qu'elle adorait son prénom – pourtant celui là était agréable à entendre, sûrement parce qu'il sortait de la bouche de son beau brun. Le fait qu'il l'appelle ainsi lui donnait l'impression qu'ils étaient très proches, mais ce n'était pas le moment de penser à ça. En l'entendant, elle se mit à le chercher des yeux et, finalement, elle le trouva à ses pieds, en train de se faire malmener par la foule. Une vague d'inquiétude déferla en elle à cette constatation et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Sans perdre un instant, elle se baissa pour être à sa hauteur et le redressa pour qu'il se retrouve plus ou moins assis devant elle. Alors que son visage se retrouvait face au sien, elle plongea ses grands yeux noisettes plein d'inquiétude dans les siens.


- Chut, chut Morgan. Je suis là, ça va aller tu vas voir. Je ne te laisserais pas seul trésor, je te le promets, lui murmura-t-elle à l'oreille sur un ton doux et rassurant tandis qu'elle le relevait.

En disant cela, elle ne savait même plus si c'était lui ou elle qu'elle cherchait à rassurer. Sans doute un peu des deux. Elle avait eu la peur de sa vie en le voyant recroquevillé par terre au milieu de la foule, et tout ça était arrivé par sa faute. Elle était tellement inquiète qu'elle ne s'était même pas rendu compte du surnom qu'elle venait d'utiliser, il était juste sorti de sa bouche, le plus naturellement du monde. Sûrement parce qu'elle le pensait, à ses yeux Morgan était un véritable trésor. Un trésor qu'elle se devait de sortir de la situation dans lequel elle l'avait involontairement mis. Bravant la foule, elle parvint à le tirer loin de cette masse compacte qui les avait ensevelis et ils se retrouvèrent dans une petite ruelle quasiment déserte. Au moins, ils étaient sortis de ce cauchemar, mais elle ne le lâcha pas pour autant, au contraire même, elle le serra un plus dans ses bras en caressant machinalement ses cheveux dans le but de le rassurer.


- Je suis désolée Morgan, tellement désolée, je n'aurais pas dû te laisser seul... Tu n'as rien ? Ça va, ils ne t'ont rien fait ?

Elle n'arrivait même pas à se résoudre à le lâcher pour vérifier qu'il n'avait rien. Tout ce qu'elle faisait c'était lui poser des questions d'une voix douce. Elle avait bêtement l'impression qu'il allait disparaître, à nouveau, si elle avait le malheur de le lâcher. Elle se sentait tellement stupide de l'avoir laissé seule dans la foule et d'avoir naïvement cru qu'il allait la suivre tout simplement.


Dernière édition par Améthyste P. Danton le Mar 17 Déc - 21:49, édité 1 fois
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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeJeu 28 Nov - 20:35

Alors que des petits points noirs commençaient à danser devant ses yeux, un mouvement le fit relever la tête, et des mains l'aidèrent à sa redresser. Améthyste était devant lui, ses prunelles caramels accrochées aux siennes, l'air inquiète et désolée.

Avant même qu'il puisse réagir, son corps agi de lui-même et il se jeta sur la jeune s'agrippa à elle, enfouissant son visage dans son cou. Il avait tellement peur de la perdre, il avait été si paniqué par les derniers événements qu'il n'arrivait même plus à se dire que ce qu'il faisait n'était pas très bienséant. Il était passé en mode instinctif, et s'était réfugié dans ses bras sans trop se poser de questions. Son cerveau était paralysé, et ses membres bougeaient tout seuls, n'ayant plus rien pour leur donner des ordres. Il était comme un enfant qui s'accrochait à sa mère après avoir été séparé d'elle trop longtemps.

Encore crispé par la frayeur, il ne se décollait pas, ses mains raidies serraient le tissu des vêtements de la journaliste à s'en faire blanchir les jointures. Il se laissa bercer par la voix de la brune qui résonnait comme une douce chanson dans sa tête et par ses doigts qui caressaient ses cheveux avec délicatesse. Il fut tellement soulagé d'entendre qu'elle resterait avec lui qu'il faillit se mettre à pleurer. Toutefois, il était encore trop sous le choc pour que des larmes coulent sur ses joues, il se contenta donc de se presser davantage contre le corps tiède et rassurant d'Améthyste.

Elle le tira loin de l'enfer dans lequel il était tombé quelques instants avant et le bruit s'atténua jusqu'à ne devenir qu'un petit brouhaha de fond. Peu à peu, sa respiration chaotique se calqua sur le souffle régulier de la jeune fille, et les va-et-vient de sa main sur son crâne le firent se détendre. Ses doigts cessèrent d'agripper les habits qu'ils tenaient et il ferma doucement les yeux pour se laisser aller à la sensation de protection que lui procurer le contact avec Améthyste. Il savait bien que ça aurait dû être l'inverse mais... Il se sentait en sécurité dans ses bras. La foule lui semblait hors d'atteinte...

Ce ne fut lorsqu'il se fut complètement remis de sa frayeur qu'il réalisa ce que sa journaliste lui avait dit. Elle... Elle l'avait appelé... Trésor... Il rougit violemment et cacha son visage encore plus profondément dans son cou. Trésor... C'était la première fois qu'on lui donnait un surnom, surtout un aussi... Personnel... Fallait-il qu'il lui réponde en utilisant le même genre de surnom affectif ? Il se souvint alors que lui-même l'avait appelé Amy quelques minutes avant, ce qui ne l'aida pas à reprendre une couleur normale. Mais ça lui était sorti tout seul... Il ne s'en n'était même pas rendu compte... Peut-être qu'elle aussi ne s'était pas aperçu qu'elle l’interpellait comme ça...

La voix de la brune résonna à côté de lui, et elle semblait encore inquiète. Il aurait dû s'écarter pour pouvoir la regarder dans les yeux comme la politesse l'exigeait, mais il ne put se résoudre à quitter l'antre douillette où il avait calé sa tête. Et surtout, il n'avait pas envie de retourner dans la réalité.

-Non... Je vais bien... Fit-il d'une petite voix quand elle eut terminé. Je... C'est moi qui suis désolé... C'est stupide de... D'avoir peur... Pour si peu... Sans raison...


Il avait toujours eu honte de cette.. Anomalie, qui devenait parfois un handicap -comme maintenant- mais là plus que jamais il se sentait idiot de paniquer pour quelque chose qui était pour les autres une situation parfaitement naturelle.
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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeDim 22 Déc - 11:05

Toujours blotti contre elle, Morgan semblait se calmer peu à peu de la frayeur qu'il venait de vivre par sa faute, et tandis qu'il se calmait, la culpabilité d'Améthyste redescendit elle-aussi. Au moins, il n'avait rien, c'était une bonne nouvelle, même si elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable de l'avoir laissé seul et de lui avoir fait vivre ce qui avait dû être pour lui un cauchemar. Tandis que le brun avait sa tête enfouie dans le creux de son cou, elle sentit quelque chose d'humide rouler le long de la peau de son cou. Il ne lui fallut que quelques secondes à peine pour comprendre qu'il était en train de pleurer, et elle sentit son cœur se serrer à cette constatation. Elle n'osait même pas imaginer l'épreuve que ça avait dû être pour lui, et ça ne fit qu'accroître sa culpabilité.

Tout ce qu'elle put faire pour le rassurer, ce fut de le serrer encore plus étroitement contre elle et de caresser son dos jusqu'à ce que ça main ne se glisse d'elle même sur sa nuque où elle joua avec les petites mèches de cheveux qui se trouvait là. Au bout de quelques instants, il lui assura qu'il n'avait rien de grave et que c'était stupide de réagir ainsi. Au contraire, elle trouvait que ce n'était pas stupide du tout, elle comprenait même très bien pourquoi il avait réagi ainsi. Améthyste était soucieuse de le rassurer et de lui dire qu'elle ne le trouvait pas stupide du tout mais...elle craignait qu'il ne pense qu'elle ne lui disait tout ça que dans le but de le rassurer, et non parce qu'elle le pensait vraiment. Aussi s'efforça-t-elle de parlait en mettant toute sa sincérité dans sa voix.

- Morgan, ce n'est pas stupide d'agir comme ça... Tu n'as plus l'habitude d'être en contact avec les autres. Je veux dire...tu as perdu la mémoire et tu as dû tout recommencer à zéro, il est normal que tu es des difficultés non ? Mais...si tu le souhaites, je pourrais t'aider à te réhabituer à tout ça...

Tout doucement, elle lui releva le visage et lui essuya ses larmes du bout des pouces en lui adressant un doux sourire rassurant et confiant. Elle avait vraiment mal au cœur de le voir dans cet état et tout ce qu'elle voulait pour le moment, c'était faire cesser ces larmes qui coulaient. Elle sentait bien la gêne et la honte de l'archiviste, et elle ne savait pas comment lui faire comprendre qu'il n'avait pas à ressentir tout ça. Elle espérait juste que ces paroles suffiraient à le rassurer ne serait-ce qu'un peu. Malgré la situation quelque peu particulière, cela permit à Améthyste de se rendre compte à quel point elle avait de la chance d'avoir une telle relation avec lui. Vu comment il était si peu à l'aise avec les autres – en particulier avec la foule – elle avait eu de la chance qu'il l'apprécie et qu'il soit détendu en sa présence. D'ailleurs, elle avait toujours de la chance puisque plus le temps passait, et plus il semblait détendu et naturel en sa présence, ce qui lui faisait infiniment plaisir.

Après une étreinte qui dura quelques minutes, elle se détacha – très difficilement et à contre cœur – de Morgan pour juste lui prendre la main. Une intense sensation de froid et de vide s'insinua en elle quand elle se détacha de son corps chaud, mais elle se rassura en se disant qu'il était toujours près d'elle. Et aussi longtemps qu'il voudrait bien d'elle, elle resterait près de lui et elle l'aiderait du mieux qu'elle peut à dépasser tout ça et à retrouver une vie normale. Une vie comme il l'avait avant la mort de sa famille. À la différence près qu'il n'aurait plus ni ses parents, ni sa sœur, mais qu'elle serait là pour lui.

- Et si on allait au restaurant ? Je commence à avoir faim... Tu veux qu'on y aille en transplanant ? Demanda-t-elle avec hésitation.

Elle ne savait pas s'il avait, ou non, son permis de transplaner, auquel cas elle pourrait s'en doute utiliser le transplanage d'escorte, sauf s'il préférait y aller à pieds. Elle le comprendrait, et elle serait là pour le soutenir pendant tout le chemin.
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Morgan O. Clayne

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MessageSujet: Re: Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste   Je serais ton ombre jusqu'au bout des Enfers - Améthyste Icon_minitimeJeu 9 Jan - 21:37

La tête calé dans le cou d'Améthyste, il était bien... Peu à peu son angoisse commençait à s'en aller et il se sentait mieux. Après tout que pouvait-il lui arriver avec sa journaliste près de lui ? Si elle était là alors il ne craignait rien... Au bout de quelques temps -il n'aurait su dire si cela faisait deux secondes ou deux heures- une main s'égara vers sa nuque et il se détendit d'un seul coup. Ses doigts dans ses cheveux lui offraient un sentiment de bien-être, tous ses muscles se relâchèrent et il se retrouva aussi faible qu'un nouveau-né. Mais c'était agréable... Il ferma les yeux pour apprécier ce contact et des petits frissons d'aise lui parcoururent le dos. Il se sentait si bien...

Depuis son cocon de bien-être, il entendit la voix de la brune lui parvenir et il se concentra sur les mots pour sortir de la courte léthargie dans laquelle il s'était plongé.
Oui, il n'avait plus l'habitude d'être en contact avec les autres. Oui ça avait été difficile... Et ça l'était toujours. Mais avec elle tout allait mieux et les difficultés disparaissaient une à une quand elle était près de lui. Elle proposait de l'aider, et cela le toucha profondément. Cependant son aide avait déjà porté ses fruits sans qu'elle s'en aperçoive... Elle l'avait aidé bien avant de prendre cette décision, et si savoir qu'elle était prête à faire davantage d'effort juste pour l'emplissait d'un bonheur sans nom, le simple fait qu'elle reste près d'elle en l'ayant vu dans un état aussi pitoyable suffisait largement à le rendre heureux. Elle le comprenait comme personne n'avait jamais cherché à le comprendre et en plus elle ne l'abandonnait pas...

-Je veux juste que tu restes avec moi... S'il-te-plait... Souffla-t-il à la jeune fille.


Il regarda plonger ses yeux dans les siens et il put sentir combien elle était sincère lorsqu'elle disait vouloir l'aider. Il sentait aussi une détermination qu'il ne connaissait pas et une tendresse qui le désarçonnait. Il n'avait pas l'habitude de recevoir tant d'affection... Mais venu d'elle... ça le chamboulait. Mais surtout ça le rendait heureux.

Finalement elle desserra son étreinte et Morgan eut soudain un peu froid. Il aurait bien aimé rester un peu plus longtemps contre elle, mais ça n'aurait pas été très correct... Il se réconforta en se disant qu'au moins elle était prêt d'elle.

Il se sentit un peu coupable d'avoir laissé Améthyste avoir faim pendant que lui était bien au chaud dans ses bras. En plus, elle sautait régulièrement ses repas et pour une fois qu'elle voulait manger il la faisait attendre ! Il se dépêcha de se lever et la regarda lorsqu'elle lui demanda s'il voulait qu'ls y aillent en transplanant.

-Euh... Depuis que j'ai perdu la mémoire... Je n'ai jamais réussi à transplaner... Alors j'ai pris l'habitude de marcher... Et puis jusqu'au restaurant il n'y a pas grand monde, je fais le chemin tous les jours... ça ira...

Il espéra que ça ne déranger pas la journaliste d'y aller à pied, mais de toute évidence ça lui était égal. Heureusement... La seule fois où il avait fait un transplanage d'escorte, il s'était ensuite senti mal pendant le demi-heure qui avait suivit, et il voulait profiter pleinement du temps passait avec elle. Ils se dirigèrent donc vers le petit établissement où Morgan aimait manger le midi. C'était la première fois qu'il y venait avec quelqu'un, et ça lui faisait étrange... Il souhaitait que la brune apprécie autant que lui ce lieu tranquille, pour qu'il puisse l'y ramener. Parce qu'il devait avouer qu'à par celui-ci, il ne connaissait pas beaucoup d'autres restaurants et ils étaient tous bien trop impersonnels et l'avaient mis mal à l'aise.

Il partagea son repas et bizarrement, même s'il s'agissait d'un plat qu'il avait goûté régulièrement depuis qu'il venait ici, la nourriture lui paru meilleure qu'à l'ordinaire. Aussi sortit-il de la salle le cœur apaisé, et il n'y avait en lui plus aucune trace de peur ou de honte.
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