Devoir s'arracher à son fauteuil pour s'embêter à aller au Ministère, c'était vraiment un clavaire pour Ezéchiel. Pourquoi avait-il accepté ce poste ?! Il aurait très bien pu vivre sa vie entière comme un prince sans avoir à lever le petit doigt, vu la fortune de la famille ! Tout ça parce que son père voulait qu'il face bonne figure... Bonne figue ! Comme si ça faisait illusion ! Tout le monde savait qu'il avait horreur d'aller travailler et qu'il préférait passer son temps bien tranquille chez lui ou dans les bars ! Quelle hypocrisie... C'était vraiment ridicule. Enfin bon... Fallait bien faire plaisir au paternel, après tout c'était lui qui dirigeait la famille... Et qui avait le pouvoir de le déshériter, même s'il ne ferait jamais une chose pareille. Ça voudrait dire donner l'héritage à une autre famille et perdre le nom des Crowford. Mais bon, ce n'était pas une raison pour tenter le diable...

Il se dirigea sans entrain devant sa cheminée où il prit de la poudre de cheminette. L'avantage était qu'il n'avait même pas besoin de mettre le pied dehors pour aller à son bureau. Il n'avait donc pas besoin de s'encombrer de manteau, d'écharpe ou autres vêtements encombrants.

Arrivé au Ministère, il prit la direction de son lieu de travail en prenant bien soin de ne pas aller trop vite. Il allait devoir rester au moins trois heures... Quel enfer... Heureusement qu'il avait pris un livre ! Ça l'occuperait au moins. Ce n'était pas comme s'il avait réellement besoin de travailler. Il fallait juste qu'il se montre pour que les gens voient qu'il lui arrivait de faire l'effort de venir jusqu'ici...

A peine eut-il mis les pieds dans sa section qu'il entendit une grande agitation. Allons bon ! Qu'est ce qui se passait ici ? Encore un né-moldu qui refusait d'être traité comme tel ou qui soutenait que ses parents étaient sorciers ? Ce ne serait pas la première fois...
Ezéchiel soupira et sortit sa baguette. Se débarrasser des gêneurs n'était pas bien difficile, surtout qu'il avait terminé premier de sa promotion à Poudlard et qu'il était connu pour être un pro des duels sorciers -interdits officiellement bien sûr, mais qui s'en souciait après une soirée arrosée ? D'habitude il était plutôt content lorsque ces incartades arrivaient -parfois même il poussait les gens à s'énerver exprès pour les faire sortir leur baguette- parce que ça mettait un peu de distraction dans sa journée. Mais là il voulait juste se poser et continuer son livre en paix. Mais non. Apparemment c'était trop demander...

Il attrapa le premier employé qu'il trouva, histoire de se mettre un peu au courant de la situation. Ce dernier lui balbutia qu'effectivement, un né-moldu s'insurgeait contre le traitement qu'il avait reçu en venant ici et s'était énervé, en affirmant que ce gouvernement était intolérable. Autant dire un suicidaire. Il allait s'en charger lui-même quand l'employé lui annonça qu'ils avaient contacté le bureau des aurors pour régler ce problème et qu'ils n'allaient sûrement pas tarder.

L'ancien serpentard soupira. Comme si les aurors n'avaient que ça faire de courir après des né-moldus ! D'autant plus qu'il aurait très bien pu le faire tout seul... Décidément, il était entouré d'idiots. Mais bon, au moins ce serait terminé plus rapidement comme ça... Et il pourrait retourner à sa lecture tranquillement. Aussi fut-il presque content d'entendre le bruit des pas dans le couloir qui annonçaient la venue de l'aide.

L.I.B.E.R.T.E. Lawrence redécouvrait la signification de ce mot lorsqu'enfin, il reçut un parchemin qui informait qu'il pouvait quitter l'établissement de Sainte Mangouste et reprendre ses activités en tant qu'Auror. Il avait quitté l'hôpital on ne peut plus qu'en forme, puisqu'un sourire étincelant avait éclairé son visage. La plus grande récompense qu'on ait pu lui donner depuis ces dernières semaines. Lawrence avait une sainte horreur d'aller dedans. Rien que devoir faire les contrôle réguliers d'employé le faisait soupirer d'agacement à l'idée d'entrer à l'intérieur de cet endroit qui puait la maladie et la mort mais y séjouter plus de trois semaines, ça avait été une sacré épreuve, autant pour lui que pour le personnel de l'hôpital qui avait été ravi tout autant que lui de le voir disparaitre en espérant qu'ils n'auraient plus jamais à devoir à faire avec un spécimen tel que lui. Seule Zooey était une exception. Cette médicomage ne s'était pas comporté de la même façon que les autres, tout comme il ne s'était pas comporté de la même manière qu'avec les autres. Peut être parce qu'elle avait été là à son réveil et que d'une manière comme d'une autre, cela l'avait apaisé. De plus, elle dégageait une aura paisible et calme, ce qui le rendait tout autant même contre son gré. Bah, de toute manière, cela était mieux ainsi. Le rapprochement qu'il avait eu et ce qu'il s'était passé durant son incarcération lui donnait raison qu'il ne valait mieux pas trop insister pour la revoir. Vraiment.

Il n'avait pas dormi de la nuit. Ca ne lui a pas été fatal au petit matin, lorsqu'il partit au boulot. En réalité, il avait eu tout le loisir de roupiller lorsqu'il avait été soigné, si bien qu'à présent, ce qu'il voulait faire, c'était profiter. Puis reprendre le boulot, évidement. Ca lui avait sacrément manqué! Enfin un peu d'action!


Lawrence fut si enchanté qu'il démontra vivement sa joie particulière de retourner travailler. Il arriva par la cabine téléphonique qui rejoignait l'Atrium où tous les employés (ou presque) arrivaient et poussa un grand cri de joie, le poing levé vers le haut avant de se mettre à dire "bonjour" à tous ses collègues.

- Oooooooooooh bonjour madame Blackhurd! Vous êtes très en beauté aujourd'hui! lui dit-il de façon enthousiaste qu'il profita de sa surprise pour plaquer ses mains contre ses joue et lui donner un baiser qui ne dura quelques secondes avant de continuer son chemin. Blackhurd le regarda partir en clignant des yeux et en se demandant ce qui venait de se passer puisqu'en général, Lawrence arrivait de la même manière que tous le sautres et encore moins avec l'envie d'embrasser ses collègues sans raison apparente que d'être joyeux. Dans l’ascendeur, il croisa même son patron qu'il s'empressa de prendre dans ses bras pour lui distribuer un câlin qui faillit l'étouffer si ce dernier ne s'était pas manifesté et lui ordonner de gagner son bureau dans les moindres délai avant qu'il ne se fâche. Peu importe, Lawrence était trop content de revenir après un tel tour "en enfer" et de reprendre là où il s'en était arrêté avant... avant qu'il ne se fasse agresser.

La question de son agression lui trôttait de plus en plus la tête et il avait presque la conviction qu'elle n'avait pas eu lieue par hasard. De toute façon, une telle organisation ne se faisait pas par hasard et d'une manière comme d'une autre, les personnes qui avaient fait ça avait sagement étudier son emploi du temps ou être au courant de ses missions pour pouvoir savoir où l'attendre et quand l'attaquer par surprise. Il se it à y réfléchir après s'être posé sur sa chaise, les pieds sur le bureau, se pianotant les doigts. Il ne put avoir l'occasion de bien y réfléchir qu'un autre Auror ouvrit sa porte en le convoquant pour régler une question de "sang de bourbe mécontent". Lawrence leva les yeux au ciel en soupirant. N'avaient-ils pas compris qu'il était inutile d'insister? Que leur protestation pouvait, à force, les envoyer tout droit à Azkabhan si la patience du directeur de la justice magique avait atteint sa limite? Il en suffisait de peu, de toute manière, pour se débarrasser d'un petit insecte. De très peu..
Mais il se mit rapidement debout, trop content d'avoir l'occasion d'avoir quelque chose sous la main à peine fut-il revenu.

Il sortit de la salle et rejoignit son équipe là où un employé de la Commission d'enregistrement des nés moldus - autrement dit un de ses types qui l'envoyait à Sainte Mangouste pour vérifier qu'aucun sang de bourbe n'exerçait là bas -  était déjà à la tâche.

- Ooh salut Crowford! salua l'Auror avec une pointe un peu trop enthousiaste dans la voix. "Alors, on s'amuse de bon matin à ce que je vois? Quel est la raison de tout cet emportement?"

Il tourna la tête vers la source de tout ce tintamarre et fronça les sourcils. Le moldu en question lui renvoya le même regard noir et encore plus noir lorsqu'il sembla tiquer quelque chose.
- Oh mais je te connais toi, dit Lawrence après l'avoir bien observé. "On était à l'école ensemble non?"
- Exact. Et toi, tu fais quoi ici?
- Mhhhhh, je pars régler certaine chose..
- Tu ne vas pas m'arrêter tout de même?!
Lawrence tourna alors la tête vers le spécialiste en question, et bien qu'il connaissait d'avance la réponse, il se devait quand même de lui demander :

- Crowford... verdict?

Il haussa les sourcils d'un geste patient, n'attendant que la sentence pour pouvoir se mettre à l'action.

Edit : je JURE que j'ai vraiment pas fait exprès pour le baiser XD Ca n'aurait pas été dans Sherlock que je l'aurais quand même fait x)

Un minuscule sourire naquit sur les lèvres d'Ezéchiel lorsqu'il vit Grey arriver. Sourire qui s'agrandit -autant qu'il le pouvait bien sûr, l'ancien serpentard mettait un point d'honneur à limiter ses sourires à un tout petit haussement de la commissure de ses lèvres- en voyant le pas guilleret, le visage heureux et l'atmosphère de joie qui planait au dessus de lui. Et ben, c'était pas tous les jours qu'on croisait un tel phénomène ! Pour un peu il mettrait presque de bonne humeur. Fallait dire qu'il était dur de résister en le regardant... Même lui il avait du mal à rester impassible, c'était dire ! S'il avait été tout seul, peut-être aurait-il cédé... Mais là, devant les autres, impossible de céder. Il avait sa réputation tout de même.

Même son nom, prononcé avec cet enthousiasme communicatif lui faisait bizarre. Ç'aurait été quelqu'un d'autre, il aurait presque pu avoir envie de faire disparaître ce sourire de son visage. Mais Grey était un collègue qu'il appréciait -décidément, il commençait à y avoir un peu trop de personnes qu'il appréciait... Heureusement que la plupart d'entre elles l'ignoraient- alors le voir comme ça... ça lui plaisait plutôt bien.

Il retint un nouveau sourire en entendant la question. C'est vrai, il aurait pu s'amuser, d'ailleurs il commençait à l'être. Lui qui s'attendait à devoir passer sa matinée à lire pour combler son ennui... Il fallait croire qu'il s'était trompé -et tant mieux d'ailleurs. Il se tourna vers l'auror et lui répondit avec un air sarcastique -après tout il fallait bien qu'il tienne son rôle de grand méchant- :

-Et oui, que veux-tu Grey, on s'amuse avec ce qu'on peut...

Il fut presque surpris d'entendre que le sang-de-bourbe connaissait l'homme qui lui faisait face. Il ne s'attendait pas vraiment à ça... Il dévisagea l'auror. S'il le connaissait il allait peut-être rechigner à le faire arrêter pour troubles au Ministère et non-respect du personnel. De toutes évidences, ce n'était pas le cas. Lawrence se contenta de l'interroger quant à la marche à suivre, la routine habituelle quoi...

Ezéchiel resta silencieux quelques secondes en fixant son collègue. Il ne voulait vraiment pas l'aider ? Si c'était pour lui il aurait pu laisser passer... Mais bon. Puisqu'il s'en fichait... Il poussa un soupir un peu exaspéré -quand les né-moldus allaient-ils comprendre que faire du zèle ne leur apportait rien de bon?- et fit un petit signe de la main pour montrer qu'il n'avait qu'à embarquer le fauteur de troubles.

-Il faut juste qu'il passe par mon bureau, histoire de remplir les papiers nécessaires... Qui c'est, pourquoi il est là et tous les passionnants détails administratifs que la paperasse aime à collectionner... Mais comme j'ai vraiment pas envie de m'en occuper, t'as qu'à le laisser à lui là-bas dont j'ai oublié le nom parce que je m'en fiche. Il va remplir tout ça pour moi et après je te le confie pour que tu l'embarques.

Il poussa l'inconnu devant lui en lui montrant la porte du bureau, là où se tenait l'employé à qui il avait demandé des renseignements et qui avait observé la scène -décidément, ces salariés étaient tous beaucoup trop curieux pour leur bien. Ledit employé lui lança un regard interrogateur, sans doute pour confirmer si on lui demandait bien d'aller dans le bureau de son supérieur pour faire son travail à sa place -mais pas de chance pour lui, c'était bel et bien ce qu'on lui demandait.

L'héritier Crowford observa l'insurgé se rendre dans la pièce en lui lançant au passage un regard meurtrier. Mais bon, avec deux sorciers face à lui, il devait avoir bien compris qu'il n'arriverait à rien. Et s'il voulait s'échapper, la seule issue du bureau était la porte, donc il le verrait forcément. Grey n'avait qu'à attendre devant.

-Il va peut-être essayer de s'enfuir, commenta Ezéchiel comme s'il parlait du temps qu'il faisait dehors. Vu la tête qu'il faisait...

Mais bon, lui maintenant il s'en lavait les mains, tentative de fuite ou non. Dès qu'il aurait récupéré son bureau -l'employé avait intérêt à se dépêcher d'ailleurs- il se calerait confortablement dans son fauteuil pour continuer son livre.

Problème de moldu, évidement. De quoi pouvait il s'agir d'autre? Depuis la nouvelle réforme, son ancien métier d'Auror lui manquait, mais il devait faire avec. La traque au mage noir était beaucoup plus existante d'habitude mais elle avait amplement diminué depuis que les sangs de bourbe étaient devenus l'intérêt principal. Il ne fallait pas que l'un d'eux ait l'audace de travailler encore au Ministère et de contrôles très stricts et difficiles étaient mis en place pour s'en assurer. Cela ne concernait pas uniquement le Ministère bien entendu, mais tous les métiers de haute importance, comme la médicomagie et tout ce qui l'entourait, les journalistes (il ne faudrait pas laisser ces champignons raconter n'importe quoi à notre sujet!) et autres encore qui avaient leur réputation à tenir. Certains sang de bourbe savaient bien se dissimuler, et Lawrence pouvait tout de même comprendre leur ténacité. Mais tel était son travail et il n'en démordrait pas une seule seconde.

Ainsi, à peine revenu sur les lieux de son travail adoré, le voilà appelé pour se débarrasser d'un plaignant qui osait encore venir réclamer des droits qu'il n'avait désormais plus. Ne comprenaient-ils juste pas que c'était impossible de gagner? Qu'avec un peu d'insistance, il se retrouverait au tribunal pour un procès qu'il perdra de toute évidence avant de se retrouver à Azkaban comme beaucoup de ses confrères? C'était du suicide. Pourtant, ils persistaient. Qu'à cela ne tienne! Azkaban était une grande prison et les détraqueurs n'ont jamais été autant ravi d'avoir autant de souper qu'auparavant!

Ainsi il rejoignit l'employé normalement chargé du sort du gênant qui avait réclamé de l'aide pour le chasser. Il reconnu le moldu en question, un de ses anciens camarades à Poudlard, mais avec lequel il n'avait pas vraiment parlé. Il se rappelle juste qu'il avait une fois obtenu la coupe de Quidditch lors d'un match qui opposait Serdaigle et Poufsouffle, sa maison, c'était tout. Mais ce n'était pas une raison pour empêcher son arrestation. Au contraire d'ailleurs, pusiqu'après tout, il avait remporté la victoire sur Serdaigle autrefois.
Il se retourna vers Crawford et lui demanda son verdict.

"Il faut juste qu'il passe par mon bureau, histoire de remplir les papiers nécessaires... Qui c'est, pourquoi il est là et tous les passionnants détails administratifs que la paperasse aime à collectionner... Mais comme j'ai vraiment pas envie de m'en occuper, t'as qu'à le laisser à lui là-bas dont j'ai oublié le nom parce que je m'en fiche. Il va remplir tout ça pour moi et après je te le confie pour que tu l'embarques. "

Lawrence tourna à nouveau la tête vers le moldu et lui adressa une mine faussement déçue.

"Désolé vieux, mais tu dégages."
- Pas tant que je n'aurais pas réclamation!
"Tu n'en auras pas!"
- Et pourquoi cela?
"Parce que.... TU-N'EN-N'A-PAS-LE-DROIT! Il faut te le dire en quelle langue Sang-de-Bourbe?"

Le moldu le regarda, des éclairs dans les yeux mais Lawrence ne cessa pas de soutenir son regard, se postant à quelques millimètre de ce dernier pour s'imposer et lui faire comprendre qu'il n'avait pas d'autre issue. Ou plutôt si, mais celle de partir la queue entre les jambes lui serait plus favorable que la seconde.
Le moldu finit par s'asseoir sans détacher son regard de celui de l'Auror et Lawrence recula sans lâcher le siens, avant de détourner enfin la tête vers son collègue, Crowford.

-Il va peut-être essayer de s'enfuir, dit-il, vu la tête qu'il faisait...
"Aucun risque, mon équipe est ici pour le maitriser."

-Je n'oublierais pas Grey, répliqua alors le concerné du loin de sa chaise.
"Moi non plus! se retourna Lawrence. Continue comme ça, et je serais là à ton procès et je ferais tout pour qu'il te soit infligé la peine maximale."
Il se leva dans le but d'en découdre mais l'équipe d'Auror se jeta sur lui pour l'arrêter dans son élan. "Embarquez le et virez le moi de mon champs de vision" ordonna Lawrence d'un air las en secouant la main. "J'en ai marre de voir sa sale tête de sang de bourbe. Quant à toi Crowford, où en est tu parmi tous ces... plaignants?"

Dans un sens, il n'aimerait pas être à la place de l'homme qu'il avait en face de lui. Ce devait être tellement lassant...

(HJ : s'il faut que je change quoique ce soit, dis le moi!)

Nonchalamment appuyé contre le mur, Ezé soupira. Tant de remue ménage dès le matin... ça devrait être interdit tiens. Les protestations du moldu lui écorchaient les oreilles si bien qu'il fut presque tenté de lui lancer un sort de silence, avant de se rappeler avec déception que le fauteur de trouble avait à répondre à des questions, et qu'il lui fallait donc sa voix. Quoique... Il pouvait tout aussi bien écrire les réponses. Mais bon. Il laissa le soin à Grey d'expliquer au Sang-de-Bourbe qu'effectivement, il n'aurait pas droit à ce qu'il réclamait. Dire qu'ils voulaient tous un procès en règle... Avaient-ils conscience du temps qu'ils feraient perdre à des dizaines d'employés si le ministère accédait à leur requête ? Non bien sûr. Ce serait trop leur demander de comprendre ça, après tout ils n'étaient pas capable de réfléchir correctement, ces sous-hommes. Tss ! Ça le mettrait presque de mauvaise humeur. Lui qui s'était d'un bon pied ce matin... Enfin, c'était plutôt qu'il ne s'était pas levé du pieds gauche au moins. Parce que bon, il y avait peu de choses qui le mettaient de bonne humeur.

Pour éviter de s'attarder sur de mauvaises pensées, il ouvrit son livre qu'il feuilleta en attendant que le raffut se calme un peu. Il était vraiment pas mal ce bouquin. Il l'avait commencé la veille et il en était déjà à plus de la moitié. Il allait l'ouvrir et le continuer quand on lui adressa la parole. Décidément, pas moyen d'avoir la paix ici ! Oui d'accord, il était le responsable de ce côté ci du département, et c'était supposément à lui de régler les problèmes, mais là, il n'avait pas envie de s'occuper de futilités ! Bon d'accord, en vérité il n'avait jamais envie de le faire -sauf quand ça concernait des gens qu'il n'aimait particulièrement pas, auquel cas il se faisait un plaisir de les faire languir et de leur lancer quelques sorts à l'occasion- mais tout de même !

Il remarqua qu'il n'y avait plus autant de bruit. Apparemment le Sang-de-bourbe avait décidé d'arrêter son petit cinéma... Il était bien temps... De toutes façons il était en train de se faire embarquer. Très bien. Il se résolut finalement à focaliser son attention sur Grey, qui venait manifestement de lui poser une question. Qu'il n'avait écouté que d'une oreille. Pff... Encore se concentrer. Alors que lui ne demandait qu'à lire tranquillement son bouquin, un verre de whisky-pur-feu à la main. Allez, encore quelques heures de boulot et il aurait atteint son quota de la semaine ! La question finit par atteindre son cerveau, qui daigna la déchiffrer.
Il eut un petit rire moqueur.

-Où j'en suis ? Avec la centaine de sang-de-bourbe qui vagabonde encore dans Londres, je crois qu'il y a encore pas mal à faire... Mais bon, à vrai dire je m'en fiche pas mal. C'est pas comme si c'était moi qui m'occupait vraiment de tout ça...

Bon, si, c'était lui qui s'en occupait officiellement. Officiellement seulement. Dans les fait, il signait parfois quelques papiers... Il avait bien fait comprendre à ses subordonnés qu'ils n'avaient pas intérêts à le déranger pour rien, et qu'ils devaient faire le travail à sa place. Non mais. Un Crowford ne se tue pas à la tâche !

-Et toi ? J'ai entendu dire que t'étais passé par la case hôpital...

Enfin il lui semblait. Il y avait tellement de rumeurs partout qu'il devenait difficile de distinguer le vrai du faux. Sans compter qu'il n'écoutait ces rumeurs que d'une oreille discrète alors qu'il retenait peu de choses. En fait il pouvait très bien confondre, mais peu importe. C'était plus pour meubler la conversation...